Edition provisoire
Le viol des femmes, y compris le viol marital
Recommandation 1887 (2009)1
1.
L’Assemblée parlementaire rappelle sa
Résolution 1691 (2009) sur le viol des femmes, y compris
le viol marital, qui relève que le viol est une violation
inacceptable des droits et de la dignité des femmes, ainsi
qu’un crime extrêmement grave.
2.
L’Assemblée est convaincue que la lutte contre le viol doit
être renforcée et recommande en conséquence au Comité des
Ministres d’inviter ses Etats membres :
2.1. à
mettre pleinement en œuvre les recommandations sur les
violences sexuelles et le viol figurant dans la
Recommandation (2002) 5 du Comité des Ministres sur la
protection des femmes contre la violence, ainsi que les
recommandations contenues dans la Recommandation
1777 (2007) de l’Assemblée relative aux agressions
sexuelles liées aux « drogues du viol », dans sa
Résolution
1670 (2009) et sa Recommandation
1873 (2009) sur les violences sexuelles contre les
femmes dans les conflits armés, et dans sa Résolution
1691 (2009) sur le viol des femmes, y compris le viol
marital ;
2.2. à
s’assurer que leur législation en matière de viol et de
violence sexuelle atteigne le niveau le plus élevé possible,
et n’entraîne pas ne « revictimisation » de la
victime par le système de justice pénale ;
2.3.
à faire du viol marital une infraction distincte dans leur
législation nationale afin d'éviter toute entrave à la
procédure judiciaire, s'ils ne l'ont pas encore
fait ;
2.4.
à concevoir une stratégie d’ensemble comprenant des mesures
pour, plus fondamentalement, empêcher le viol, ainsi
qu’assurer aux victimes de viols une protection et une
assistance (dûment financées) à chaque étape de la procédure,
y compris en prévoyant, si possible, un dédommagement pour les
victimes.
3.
L'Assemblée invite le Comité des Ministres à charger le Comité
ad hoc pour prévenir et combattre la violence à l’égard des
femmes et la violence domestique (CAHVIO) d'inclure dans la
future convention du Conseil de l'Europe les formes les plus
répandues et les plus sévères de la violence à l'égard des
femmes, y compris le viol et les agressions sexuelles.
4.
L’Assemblée estime que les attitudes répandues à l’égard du
viol et des agressions sexuelles qui tendent à rejeter la
responsabilité des agresseurs sur les victimes font partie des
plus grands obstacles au signalement, à l’efficacité des
enquêtes et à la poursuite des procédures judiciaires dans les
affaires de viol et d’abus sexuels. Elle recommande donc que
le Comité des Ministres lance une campagne du Conseil de
l’Europe pour faire changer les attitudes, éventuellement dans
le cadre de la promotion de la future convention du Conseil de
l’Europe, et encourage les Etats membres à lancer
concomitamment des campagnes nationales.
1 Discussion par l’Assemblée le 2
octobre 2009 (35e séance) (voir Doc.
12013, rapport de la commission sur l'égalité des chances
pour les femmes et les hommes, rapporteur : Mme
Rupprecht). Texte adopté par l’Assemblée le 2 octobre
2009 (35e
séance). |