Edition
provisoire
Les recours abusifs au secret d’Etat et à la sécurité
nationale: obstacles au contrôle parlementaire et judiciaire
des violations des droits de l’homme
Recommandation 1983 (2011)1
1.
L’Assemblée parlementaire se réfère à sa
Résolution 1838 (2011) sur les recours abusifs au secret
d’Etat et à la sécurité nationale: obstacles au contrôle
parlementaire et judiciaire des violations des droits de
l’homme, et rappelle sa
Recommandation 1916 (2010) sur la protection des «donneurs
d’alerte», sa
Recommandation 1876 (2009) sur la situation des droits de
l'homme en Europe: nécessité d'éradiquer l’impunité, et sa
Recommandation 1950 (2011) sur la protection des sources
d'information des journalistes.
2. Elle
invite le Comité des Ministres:
2.1. à
élaborer une recommandation sur la notion de secret d’Etat
ainsi que sur l'usage qui doit en être fait pour bien
préciser que la législation d'un Etat membre ne saurait
recourir au secret d'Etat et à la sécurité nationale d'une
manière qui empêcherait que des violations alléguées de
droits de l’homme fassent l’objet d’enquêtes indépendantes,
efficaces et impartiales, que les auteurs doivent répondre
de leurs actes, que les victimes disposent de voies de
recours effectives et obtiennent une réparation effective,
ou que la vérité au sujet de violations alléguées de droits
de l’homme soit divulguée;2
2.2. à
inviter tous les Etats membres à revoir ou, le cas échéant,
à mettre en place des mécanismes parlementaires et d’autres
mécanismes indépendants, appropriés et efficaces, pour le
contrôle des services secrets, et à s’assurer qu'ils
disposent des pouvoirs, des ressources et des compétences
nécessaires pour mener leurs propres investigations, ainsi
que d’avoir pleinement accès, sans restriction, à
l’information, aux responsables et aux installations
nécessaires à l'accomplissement de leur mandat. Les Etats
membres devraient veiller à ce que ces mécanismes de
contrôle bénéficient de la pleine coopération des services
de renseignement et des services répressifs en ce qui
concerne l’audition de témoins et l’obtention de documents
et d’autres éléments de preuve;2
2.3. à
inviter tous les Etats membres à revoir ou, le cas échéant,
à mettre en place des procédures spéciales au sein de la
justice pénale et civile visant à permettre le déroulement
correct des procès nécessitant le traitement d’informations
de nature sensible et soumises au secret tout en tenant
compte des intérêts légitimes de l'Etat et de sa
sécurité.
1 Discussion par l’Assemblée
le 6 octobre 2011 (34e séance) (voir Doc.
12714, rapport de la commission des questions juridiques
et des droits de l'homme, rapporteur: M. Marty). Texte
adopté par l’Assemblée le 6 octobre 2011 (34e
séance). |