CommDH(2009)16
Original : anglais
Strasbourg, 16
avril 2009
Rapport de Thomas Hammarberg, Commissaire aux
droits de l'homme du Conseil de l'Europe, à la suite de sa visite en
Italie du 13 au 15 janvier 2009
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Résumé
Le Commissaire Thomas Hammarberg et sa délégation se sont rendus
en Italie du 13 au 15 janvier 2009, dans le cadre d'une visite de
suivi après celle effectuée les 19 et 20 juin 2008. Pendant sa
visite, le Commissaire s'est entretenu avec les autorités nationales
et locales ainsi qu’avec des organisations non gouvernementales
nationales et internationales sur un certain nombre de questions
relatives aux droits de l'homme, notamment la lutte contre la
discrimination, la protection des Roms et des Sintis et les
migrations. Parmi les autorités nationales rencontrées figuraient le
sous-secrétaire d'Etat du ministère des Affaires étrangères, M.
Alfredo Mantica, et le sous-secrétaire d'Etat du ministère de
l'Intérieur, M. Alfredo Mantovano.
Dans le présent rapport, le Commissaire examine les questions
suivantes :
I. Lutte contre le racisme et la xénophobie : le
Commissaire note avec satisfaction certaines mesures positives
adoptées par l'Italie afin de lutter contre le racisme et la
xénophobie, comme la loi de 2008 relative au renversement de la
charge de la preuve et les programmes éducatifs du ministère de
l'Education qui incluent une approche interculturelle. Cependant, il
reste particulièrement préoccupé par des informations concordantes
qui confirment une tendance au racisme et à la xénophobie en Italie,
parfois soutenue par les actions des collectivités locales, ce qui a
conduit à des actes de violence contre des immigrés, des Roms et des
Sintis ou des citoyens italiens d'origine étrangère. Le Commissaire
rappelle sa recommandation dans laquelle il invitait les autorités à
veiller à réagir rapidement à toute manifestation de racisme ou
d'intolérance et à les condamner fermement ainsi qu’à renforcer la
législation anti-discrimination. Il recommande également aux
autorités d'encourager un enseignement systématique des droits de
l'homme et une sensibilisation de la police et des autorités
judiciaires, de mettre en place rapidement une institution nationale
de défense des droits de l'homme et d’accorder une attention
particulière à la lutte contre le racisme dans les domaines du sport
et d'Internet.
II. Protection des droits fondamentaux
des Roms et des Sintis : le Commissaire salue
l'engagement du gouvernement italien à continuer à accorder
l'attention requise aux questions et recommandations figurant dans
son mémorandum de juillet 2008, ainsi qu’à un certain nombre de
mesures comme le lancement de la campagne de sensibilisation DOSTA!
du Conseil de l'Europe consacrée aux Roms et les efforts visant à
faciliter l'accès des Roms au logement et l'éducation des enfants.
Cependant, la visite effectuée par le Commissaire dans cinq
campements roms en janvier dernier à Rome et ses discussions avec
des représentants roms à cette occasion ont concordé avec des
informations faisant état du maintien d’un climat d'intolérance à
l'égard des Roms et des Sintis, d’un manque de dialogue
institutionnalisé entre les autorités et les Roms et les Sintis et
de la persistance d'un niveau de vie inacceptable dans un certain
nombre de campements roms, en particulier ceux où vivent des
migrants et leur famille. Le Commissaire est également très
préoccupé par la vaste opération de recensement menée dans les
campements roms et Sintis, gérée par la police, en lien avec la
déclaration d’« état d'urgence » et la situation de
« grave alarme sociale ». Tout en notant avec satisfaction
la volonté du maire de Rome de tenir des consultations avec les
représentants roms et celle du sous-secrétaire d'Etat du ministère
de l'Intérieur de s'attaquer au grave problème des enfants roms
apatrides, le Commissaire appelle les autorités à mettre en place
des mécanismes consultatifs à tous les niveaux avec les Roms et les
Sintis, à ne pas procéder à des expulsions en l’absence de solutions
de relogement et à adopter et appliquer un plan d'action national
cohérent, doté de ressources suffisantes, qui soit conforme aux
recommandations du Conseil de l'Europe.
III. Protection des droits fondamentaux des immigrés et des
demandeurs d'asile : tout en reconnaissant les
difficultés que présentent les flux migratoires pour les mécanismes
étatiques, le Commissaire reste très préoccupé par les nouvelles
mesures législatives – qu’il suit de près - sur l'immigration et le
droit d'asile qui ont été adoptées ou sont en cours d'examen en
Italie, comme celles qui pénalisent les personnes louant un logement
à des migrants en situation irrégulière et la décision de lever
l’interdiction faite aux médecins de signaler aux autorités les
immigrés en situation irrégulière ayant accès au système de santé.
La récente décision du ministère de l'Intérieur de traiter toutes
les demandes d'asile et d'expulser les immigrés en situation
irrégulière de l'île de Lampedusa, ainsi que la surpopulation
excessive qui s'est ensuivie dans le centre d'accueil de l’île, ont
provoqué la vive inquiétude du Commissaire. Le Commissaire se
réjouit de la détermination dont ont fait preuve les autorités
pendant sa visite pour maintenir un haut niveau de protection des
ressortissants étrangers qui en avaient besoin et les invitent
instamment à respecter et à diffuser les normes du Conseil de
l'Europe concernant les retours forcés et la protection des droits
de l'homme. Il prie instamment les autorités de réexaminer les
projets de loi ou textes déjà adoptés relatifs à la migration qui
posent de graves problèmes de compatibilité avec les normes de
droits de l'homme, d'accorder une attention particulière aux besoins
des mineurs immigrés et de ratifier sans délai la Convention du
Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres
humains.
IV. Retours forcés de ressortissants
étrangers et demandes de la Cour européenne des droits de l'homme au
titre de l’article 39 de son Règlement : le
Commissaire reste préoccupé par un certain nombre d'expulsions qui
ont eu lieu, en particulier de l'Italie vers la Tunisie, et par des
informations crédibles attestant que, à certaines occasions, les
personnes expulsées avaient été soumises à des actes de torture dans
ce dernier pays. Deux affaires ont particulièrement préoccupé le
Commissaire, à savoir des expulsions vers la Tunisie qui ont eu lieu
en 2008 bien que la Cour européenne des droits de l'homme avait
recommandé l’adoption de mesures provisoires en vertu de son article
39, demandant à l'Italie de différer les expulsions tant que les
requêtes devant la Cour étaient pendantes. Même si le Commissaire
est pleinement conscient des difficultés rencontrées par les Etats
membres du Conseil de l'Europe dans leurs efforts pour protéger leur
société contre la violence terroriste, il reste profondément
préoccupé par les pratiques des Etats qui portent atteinte aux
normes européennes fondamentales relatives aux droits de l'homme,
comme la prohibition absolue de la torture et des peines ou
traitements inhumains ou dégradants. Le Commissaire s'oppose
fermement aux retours forcés, même s'ils ont lieu sous couvert des
assurances diplomatiques, vers des pays où la pratique de la torture
est avérée de longue date. Il invite les autorités italiennes à
revoir d'urgence leur politique dans ce domaine et à se conformer
effectivement aux mesures provisoires contraignantes adoptées par la
Cour européenne des droits de l'homme.
Vous trouverez en annexe les observations des autorités
italiennes relatives au présent rapport.
Introduction
1. Le présent rapport se fonde sur une visite en Italie du
Commissaire aux droits de l'homme (ci-après le Commissaire) qui
s'est déroulée du 13 au 15 janvier 20091 ; il s'agissait d'une
visite de suivi à la visite qui a eu lieu les 19 et 20 juin 2008.
2. Le Commissaire a eu des échanges de vues constructifs avec
plusieurs représentants des pouvoirs publics : M. Alfredo
Mantica, sous-secrétaire d'Etat du ministère des Affaires
étrangères, M. Alfredo Mantovano, sous-secrétaire d'Etat du
ministère de l’Intérieur, M. Gianni Alemanno, maire de Rome, M. le
Président Pietro Marcenaro et des membres de la Commission des
droits de l'homme du Sénat, ainsi qu'avec le président de
l'Autorité chargée de la protection des données, le professeur
Francesco Pizzetti. Des réunions ont également été organisées avec
des représentants d'organisations non gouvernementales nationales
et internationales actives dans les domaines de la protection des
immigrés et des Roms.
3. Le Commissaire tient sincèrement à remercier les autorités
italiennes à Strasbourg et à Rome pour l'assistance qu'elles lui
ont fournie en vue de faciliter la conduite indépendante et
efficace de sa visite. Le Commissaire a apprécié la promptitude et
l'ouverture des autorités à dialoguer avec lui pendant toutes les
réunions qui ont été tenues à Rome.
4. Le 28 juillet 2008, le Commissaire, après avoir reçu les
observations du gouvernement italien sur un premier projet, a
publié un mémorandum ainsi que les observations du gouvernement,
sur la base de sa visite menée en juin 20082. Le Commissaire suit de
près les évolutions législatives et administratives en Italie liée
aux questions mentionnées dans son mémorandum ; il est en
contact avec les autorités italiennes par l'intermédiaire du
Représentant permanent de l'Italie auprès du Conseil de l'Europe,
qui lui fournit aimablement des informations à sa demande. Le 5
décembre 2008, les autorités italiennes, en réponse à une requête
faite le 4 novembre 2008, ont notamment soumis au Commissaire des
informations complémentaires concernant les questions soulevées
dans le mémorandum.
5. Par sa visite effectuée du 13 au 15 janvier 2009, le
Commissaire souhaite poursuivre le dialogue constructif et
approfondi entamé avec les autorités italiennes dans le cadre de
sa mission en tant qu'institution indépendante et impartiale de
promotion des droits de l'homme consacrés dans les instruments du
Conseil de l'Europe.
6. Le Commissaire aimerait rappeler qu'il est particulièrement
intéressé par la protection, qu’il estime très importante, offerte
par les Etats membres du Conseil de l'Europe aux groupes sociaux
non dominants, comme les migrants (demandeurs d'asile, réfugiés et
migrants). Le traitement réservé par les Etats membres aux
ressortissants étrangers qui souhaitent entrer ou qui résident en
Europe est révélateur de l’application et du respect effectifs par
ces Etats des principes fondamentaux relatifs aux droits de
l'homme.
7. Il en va également de même pour les Roms et les Sintis,
populations minoritaires victimes de discriminations graves et
chroniques dans la plupart des Etats membres du Conseil de
l'Europe.
8. Le présent rapport fait suite au mémorandum et se concentre
sur les quatre grands thèmes suivants : lutte contre le racisme et
la xénophobie (partie I) ; protection des droits fondamentaux
des Roms et des Sintis (partie II) ; protection des
droits fondamentaux des migrants et des demandeurs d'asile
(partie III); retours forcés de ressortissants nationaux et
demandes de la Cour européenne des droits de l'homme au titre de
l’article 39 de son Règlement (partie IV).
I. Lutte contre le racisme et la xénophobie
9. Le Commissaire a pris connaissance avec satisfaction de
l’adoption de la Loi n° 101 du 6 juin 2008 qui prévoit
désormais un renversement explicite de la charge de la preuve du
plaignant au défendeur (en droit civil et administratif), dans les
cas de « présomption de discrimination », en ligne avec
les directives anti-discrimination du Conseil de l’Union européenne
2000/43/CE et 2000/78/CE. Le renversement de la charge de la preuve
est désormais prévu si le requérant établit des éléments factuels
qui peuvent montrer de manière précise et cohérente la présomption
de l'existence d'actes, d'accords ou de comportements
discriminatoires. De même, une nouvelle disposition a été introduite
qui fournit une protection juridique spécifique contre la
« victimisation » des requérants, comme le prévoient les
directives susmentionnées. Enfin, le harcèlement pour des motifs de
nature raciale ou ethnique peut désormais se fonder sur un
environnement qui est créé par un comportement involontaire et qui
est « humiliant ou [au lieu de : « et »] offensif
»3.
10. Le Commissaire reste néanmoins préoccupé par le maintien en
vigueur de la loi n° 85/2006, qui atténue les peines pour les
infractions de propagande prônant la supériorité ou la haine
ethnique ou raciale, l'incitation à perpétrer, ou la perpétration
d'actes violents ou discriminatoires pour des motifs raciaux,
ethniques, nationaux ou religieux.4 Dans une lettre en date du 5
décembre 2008, les autorités italiennes ont informé le Commissaire
qu’un nouveau projet de loi avait été déposé devant le Parlement. Le
Commissaire apprécierait recevoir davantage d'informations à ce
sujet.
11. Dans ce contexte, le Commissaire a été informé de l'affaire
impliquant le maire de Vérone et cinq autres personnes qui, en
septembre 2001, ont invité les citoyens de Vérone à signer une
pétition à l'intention des autorités municipales pour « l'enlèvement
immédiat de tous les campements nomades temporaires illégaux » et
ont fait circuler des affiches libellées comme suit : « Non aux
campements de nomades. Signez vous aussi pour éloigner les tsiganes
». Le maire de Vérone a aussi été vu par des témoins en train de
déclarer dans une réunion que la ville devrait être « inhospitalière
pour les tsiganes car, où qu'ils arrivent, il y a des vols. ».
12. Le 20 octobre 2008, on a appris que la cour d'appel de Venise
avait confirmé sa condamnation précédente de deux mois
d'emprisonnement (avec sursis) au motif que les accusés avaient fait
la propagande de théories de supériorité raciale ou de haine
ethnique. Des indemnisations ont également été accordées aux
familles roms qui vivaient dans le camp de Boscomantico avant qu'il
ne soit démantelé à la suite de l'action des accusés5.
13. Le Commissaire a noté que l'affaire avait été renvoyée devant
la cour d'appel par la Cour de Cassation - jugement du 13 décembre
2007 - qui avait estimé le « raisonnement incomplet, illogique
et non convaincant » lors du premier jugement rendu par la cour
d'appel. La Cour de Cassation a estimé entre autres que la
« profonde aversion » vis-à-vis des Roms qui ressort notamment
de la déclaration susmentionnée de l'accusé n'était pas motivée par
le statut des personnes discriminées en tant que gitans, mais par le
fait que tous les gitans étaient des voleurs. Elle ne se fondait
donc pas sur une idée de supériorité ou de haine raciale, mais sur
un préjugé racial ».
14. Le Commissaire se réjouit des informations fournies par les
autorités italiennes selon lesquelles la lutte contre le racisme et
la discrimination raciale au niveau scolaire est menée par le
ministère de l'Education dans les établissements primaires et
secondaires à travers des programmes éducatifs suivant une approche
interculturelle.
15. Néanmoins, le Commissaire reste particulièrement préoccupé
par des informations incessantes qui continuent de prouver qu'il
existe une tendance au racisme et à la xénophobie en Italie, parfois
extrêmement violente, qui prend essentiellement pour cible les
immigrés, les Roms et les Sintis ou des citoyens italiens d'origine
étrangère, même dans le contexte du sport6.
16. Le Commissaire a noté avec inquiétude le cas d'un
ressortissant ghanéen de 22 ans qui, en septembre 2008, a été arrêté
par la police municipale de Parme parce qu'il avait été pris par
erreur pour un dealer. À la sortie du centre de détention, il avait
apparemment un hématome, une main bandée et tenait une enveloppe qui
lui avait été confiée par la police municipale, sur laquelle était
écrit « Emmanuel Negro »7. Pendant sa visite en
janvier, le Commissaire a appris que des poursuites pénales étaient
en cours contre les policiers municipaux impliqués dans cet
incident, qui se trouvaient en attendant en résidence
surveillée.
17. Une communication adressée en janvier au Commissaire par une
ressortissante italienne est tout aussi préoccupante : celle-ci
protestait quant au fonctionnement en Italie de 18 sites
« facebook » contenant des messages de haine raciale, en
particulier contre les Roms, et des instigations à des violences
racistes, même s’ils avaient soi-disant été dénoncés aux
gestionnaires de site. La citoyenne en question soulignait la
nécessité « d'un meilleur contrôle de telles situations »,
qu'elle considérait comme « une injustice et une
honte ».
18. L’Eurobaromètre spécial de l’Union européenne
de juillet 2008 indiquait que l'Italie affichait des résultats parmi
les plus bas des Etats membres de l’UE en ce qui concerne la réponse
à la question de savoir jusqu’à quel point les Italiens seraient
« à l’aise avec des personnes d’origines ethniques différentes
comme voisins », plus particulièrement en ce qui concerne « des
voisins roms ».8 Un autre sondage spécifique
de la même institution de l'UE effectué par pays signalait qu’un
pourcentage supérieur à la moyenne de l'UE des personnes interrogées
(76% et 62% respectivement) en Italie pensait que la discrimination
sur la base de l'origine ethnique était « très ou assez répandue
»9.
19. Selon le Commissaire, ce qui suscite une inquiétude
particulière est le fait que cet environnement intolérant vis-à-vis
des groupes ethniques ou sociaux non dominants et vulnérables
continue d'être parfois encouragé par les déclarations de certaines
personnalités politiques. Le Commissaire a signalé comme
particulièrement préoccupante une déclaration faite le 17 septembre
2008 par le maire de Trévise, qui a été publiée sur un
« blog » italien et peut être considérée comme un «
discours de haine », notamment à l’encontre des immigrés, des
Roms et Sintis et des musulmans.
20. Les autorités italiennes, dans une lettre du 5 décembre 2008,
ont informé le Commissaire que le cabinet du ministre de l'Intérieur
était en train de traduire les fiches d'information sur
l'histoire des Roms10 du Conseil de l'Europe, en
réponse à la proposition faite par le Commissaire en juin dernier.
Le Commissaire a fait part de sa satisfaction face à la volonté du
ministre de l’Intérieur de traduire et de diffuser ce matériel
particulièrement utile, qui peut très bien être utilisé pour
l'éducation civique et la sensibilisation aux droits de l'homme des
élèves, des étudiants et du public en général.
21. Enfin, le Commissaire constate qu'aucun réel progrès n'a été
accompli à ce jour en ce qui concerne la création d'une institution
nationale indépendante de promotion et de protection des droits de
l'homme, conformément aux principes de Paris. Une telle institution
pourrait contribuer aux efforts des autorités en vue de renforcer la
politique de lutte contre la discrimination. Les autorités
italiennes ont informé le Commissaire qu'un projet de loi à ce sujet
a de nouveau été présenté au Sénat, à la suite de l'échec du
processus législatif d'un précédent projet de loi qui avait été
adopté par le Parlement en avril 2007.
Conclusions et recommandations
22. Le Commissaire recommande à nouveau aux autorités italiennes
de réagir sans délai pour condamner fermement et publiquement toute
déclaration (quelle que soit son origine) tendant à généraliser et à
jeter le discrédit sur certains groupes sociaux ou ethniques, tels
les Roms, les Sintis ou les immigrés. Les autorités doivent
également veiller à ce que leurs propres actions législatives ou
administratives ne puissent être interprétées comme facilitant ou
encourageant un ostracisme répréhensible à l'égard de ces mêmes
groupes.
23. Le Commissaire recommande aux autorités de réviser de manière
urgente la loi 85/2006 et de rétablir les peines plus sévères
précédemment prévues pour sanctionner les activités racistes. De
plus amples informations sur le nouveau projet de loi susmentionné
déposé devant le Parlement seraient appréciées.
24. Le Commissaire recommande à nouveau aux autorités de
renforcer sans tarder l'indépendance et l'efficacité de l'organe
national spécialisé dans la lutte contre la discrimination raciale
(UNAR), en lui permettant aussi d'engager des procédures judiciaires
contre la discrimination et d'y être partie.
25. Le Commissaire invite les autorités à accorder une attention
particulière à la nécessité de prévenir la discrimination raciale
dans l'administration et le fonctionnement du système de la justice
pénale, en particulier quand il s'agit de groupes sociaux ou
ethniques non dominants particulièrement vulnérables, comme les
immigrés et les Roms ou Sintis.
26. Rappelant les Lignes directrices que contient la
Recommandation 2005 du Comité des Nations Unies pour l'élimination
de la discrimination raciale (CERD), le Commissaire fait remarquer
qu’il serait extrêmement utile de promouvoir, de manière
systématique, le dialogue et la coopération entre la police et les
autorités judiciaires et des représentants de ces groupes ethniques
ou sociaux vulnérables, afin d'éradiquer les préjugés et de créer
une relation de confiance. La promotion d’une représentation
appropriée des personnes appartenant à des groupes ethniques dans la
police et dans le système judiciaire devrait aussi être l'une des
priorités des autorités, tout comme la facilitation de l’accès à la
justice des victimes de racisme, en particulier grâce au
renforcement de du système d'aide juridictionnelle de l’Etat, si
possible en coopération avec les organisations non gouvernementales
compétentes11.
27. Le Commissaire se félicite des nouveaux efforts législatifs
déployés afin de mettre en place une institution nationale
indépendante de défense des droits de l'homme. Attirant l'attention
des autorités sur la Recommandation du Comité des Ministres du
Conseil de l'Europe R(97)14 relative à l'établissement
d'institutions nationales indépendantes pour la promotion et la
protection des droits de l'homme, le Commissaire les invite
instamment à procéder rapidement à la création d'une institution
nationale des droits de l'homme efficace, par exemple une commission
nationale des droits de l'homme.
28. Le Commissaire recommande également l’adoption d'un plan
d'action12 national de défense des
droits de l'homme concret et complet, qui inclurait une action
soutenue visant à éliminer la discrimination raciale. La mise en
place d'une institution nationale indépendante des droits de l'homme
pourrait bénéficier d'un tel effort. Les plans d'action contre le
racisme devraient inclure, en particulier, des lignes directrices
sur la prévention, l’enregistrement, les enquêtes et les poursuites
concernant les incidents racistes ou xénophobes et l’évaluation du
niveau de satisfaction de toutes les communautés dans leurs
relations avec la police et la justice13.
29. Les autorités doivent accorder une attention particulière à
l’urgente nécessité d'éliminer le racisme et l'intolérance sur
Internet, conformément à la Recommandation de politique générale n°
6 : La lutte contre la diffusion de matériels racistes,
xénophobes et antisémites par l'Internet, adoptée par la Commission
européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI) le 15 décembre
200014.
30. Enfin, le Commissaire salue les efforts déployés par les
autorités pour promouvoir les droits de l'homme, en particulier dans
la lutte contre le racisme, l'éducation dans les écoles et leur
volonté de traduire et de diffuser les fiches d'information sur
l'histoire des Roms du Conseil de l'Europe. Le Commissaire
aimerait souligner qu'une attention particulière doit également être
accordée aux manifestations de racisme et d'intolérance dans le
domaine du sport, qui attire une grande partie du public, notamment
les jeunes. Il rappelle à l’attention des autorités italiennes les
recommandations correspondantes de l’ECRI15 en vue de renforcer la
sensibilisation du public contre le racisme, et plus
particulièrement les fédérations et clubs sportifs.
II. Protection des droits fondamentaux
des Roms et des Sintis
31. Le Commissaire salue l'engagement pris par le gouvernement
italien, également exprimé au Comité des Ministres du Conseil de
l'Europe, de poursuivre leur bonne coopération commune et de
continuer d’accorder l'attention requise aux questions et
recommandations figurant dans le mémorandum, en particulier au sujet
des Roms et des Sintis16.
32. Le Commissaire se réjouit des actions et mesures positives
qui ont été prises ou envisagées par les autorités italiennes pour
protéger et promouvoir les droits fondamentaux des Roms et des
Sintis, par exemple le lancement de la campagne de sensibilisation
DOSTA! du Conseil de l'Europe consacrée aux Roms,17 le financement d'écoles
accueillant un grand nombre d'immigrés, dont des Roms, les efforts
visant à faciliter l'accès des Roms au logement et les projets de
l’UNAR pour soutenir les régions qui favorisent la cohésion
sociale18.
33. Le Commissaire déplore toutefois les informations crédibles
faisant état de la persistance d’un climat d'intolérance et de
certaines initiatives des pouvoirs publics qui ne reflètent ni ne
promeuvent les efforts déployés par le gouvernement pour renforcer
la protection et la jouissance des droits fondamentaux des Roms et
des Sintis. Le cas d'un enfant rom roumain qui aurait été frappé
alors qu'il mendiait à Pesaro le 20 août 2008 et l’expulsion
par la police, apparemment pour la troisième fois, de
45 familles roms du camp de Via Salamanka à Rome le 6 octobre
2008 sont particulièrement inquiétants19. Lors des réunions
organisées à Rome les 14 et 15 janvier, les représentants roms et
les organisations non gouvernementales de défense des droits de
l'homme ont fait part à maintes reprises au Commissaire de leur
crainte de voir se développer un « mouvement
d'antitsiganisme » dans le pays.
34. En ce qui concerne les violentes attaques de mai 2008 contre
des Roms dans le quartier de Ponticelli à Naples20, les autorités italiennes
ont indiqué au Commissaire en juillet 2008 que la police avait remis
un rapport aux autorités judiciaires compétentes et que des enquêtes
et des poursuites contre des personnes non identifiées étaient en
cours, tandis que le parquet de Milan avait engagé une procédure
pénale au sujet des incendies de certains campements roms entre
octobre et novembre 2007. Le Commissaire attend des informations
supplémentaires à ce propos.
35. Le 14 janvier, il a eu l'occasion de se rendre une
nouvelle fois, après sa visite de juin 2008, dans le camp rom
semi-régulier de Casilino 900, à Rome. Ce camp regroupe environ
650 Roms, dont près de la moitié d'enfants, de
l’ex-Yougoslavie. Il a également visité quatre campements roms
irréguliers près de Rome, à Cave di Pietralata (abritant une
soixantaine de personnes), à Quintiliani (quelque 66 personnes
dont des familles et des enfants), à Monte Tiburtini (une quinzaine
de familles avec des enfants) et à Palmiro Togliatti (une centaine
de personnes dont des familles et des enfants). Les habitants de ces
quatre campements étaient des Roms de Roumanie.
36. Avant la visite du Commissaire, il avait plu pendant
plusieurs jours et les sites de Casilino 900, de Quintiliani et
de Palmiro Togliatti étaient couverts de boue et difficiles d'accès
à pied. A Cave di Pietralata et Monte Tiburtini, les Roms occupaient
des entrepôts abandonnés et dans un garage. Aucun de ces cinq
campements ne disposait d'un raccordement correct à l'eau ou à
l'électricité ni aux eaux usées. Le camp de Casilino 900, qui existe
depuis une quarantaine d'années, se compose de caravanes, de
baraquements et de toilettes chimiques ; les autres campements
susmentionnés sont beaucoup plus récents et dateraient de neuf mois
à un an. Le dernier camp visité existait depuis environ neuf mois et
avait été créé à la suite d'une expulsion d'un autre
campement ; il se composait de baraquements et de tentes et les
habitants signalaient la présence de rats. A l'évidence, les
conditions de vie y étaient très difficiles, surtout pour les
enfants qui essayaient malgré tout d'aller chaque jour à l’école
italienne.
37. Le Commissaire a noté avec regret que les conditions de vie
dans tous les campements visités étaient inacceptables et
suscitaient de très graves inquiétudes sur l'état de santé des
habitants, en particulier des enfants.
38. Il a apprécié les discussions qu’il a pu avoir avec des Roms
vivant dans ces campements. Nombre d'entre eux se sont dits très
déçus par le manque de dialogue entre les communautés roms et les
autorités municipales ou nationales. Des représentants roms du camp
de Casilino 900 ont confié leur angoisse au Commissaire, ont évoqué
l’intolérance des riverains et du projet présumé des autorités
locales de fermer le camp et de transférer rapidement la population
rom dans trois nouveaux grands campements à la périphérie de Rome.
Certains ont exprimé le souhait de rester dans le camp, à condition
que des mesures soient prises pour y améliorer les conditions de
vie, évoquant des bonnes pratiques en matière de logement appliquées
dans d'autres villes italiennes comme Turin ou Padoue. Le
déplacement forcé de familles vers d'autres quartiers de Rome
affecterait sérieusement la vie des enfants roms et leur
scolarisation – un grave problème dont les autorités doivent
tenir compte.
39. Le Commissaire a abordé ces questions lors de sa réunion avec
le maire de Rome et a noté avec satisfaction l'engagement pris par
celui-ci de se pencher attentivement sur ces problèmes malgré les
retards constatés jusqu'alors. Le maire a mis l’accent sur ses
projets visant à mettre à disposition avant la fin de l'année des
campements officiels pour tous les Roms établis dans sa
circonscription. La construction de ces campements devrait aussi
permettre de fournir des opportunités d'emploi aux Roms. Le maire a
indiqué au Commissaire qu'il projetait de rencontrer des
représentants roms dans la semaine suivant sa visite, faisant ainsi
un pas vers l’instauration d’un contact et d’un dialogue directs
avec les communautés roms de la capitale. Il a également indiqué que
tous les nouveaux campements roms disposeraient de représentants
roms, de manière à permettre une communication et des consultations
directes. Le Commissaire a apprécié l'ouverture du maire et de ses
conseillers vis-à-vis d'un dialogue avec les communautés roms et
leur volonté affichée de consacrer du temps et des ressources à
l’amélioration rapide des conditions de vie des Roms de la capitale,
notamment sur les plans de la santé et de la scolarisation.
40. Les Roms du camp de Casilino 900 ont une nouvelle fois fait
part au Commissaire de leur inquiétude particulière concernant des
Roms originaires de l'ex-Yougoslavie qui sont apatrides en fait ou
en droit, en particulier des mineurs qui, bien qu'ils puissent aller
à l’école italienne jusqu'à seize ans et aient généralement accès
aux soins de santé, se heurtent à de graves difficultés d’ordre
administratif. Le 15 janvier, le Commissaire a discuté de cette
grave question avec le sous-secrétaire d’Etat, M. Mantovano, qui a
fait preuve de compréhension et a informé le Commissaire qu’un
projet de loi concernant les mineurs de treize à dix-huit ans avait
été soumis au Sénat pour approbation puis transmis au Parlement pour
examen dans le cadre d’un projet de loi sur la nationalité. Le
Commissaire attend des informations supplémentaires à ce sujet.
41. Pour ce qui est du recensement des Roms réalisé en 2008, le
Commissaire a pris note de la très vive inquiétude exprimée par
le Parlement européen dans sa résolution du 10 juillet
2008 « sur le recensement des Roms en Italie sur la base de
leur appartenance ethnique »21, qui a fait suite à
l’instauration par le Président du Conseil, le 21 mai
2008, d'un état d'urgence à propos de « campements nomades dans
les régions de la Campanie [Naples], du Latium [Rome] et de la
Lombardie [Milan] » et à la promulgation d’ordonnances par
le Premier ministre le 30 mai 2008 faisant référence à une
« grave alarme sociale » causée par les « nombreuses
personnes nomades extracommunautaires en situation
irrégulière » établies dans des campements « extrêmement
précaires ».
42. Le Commissaire a observé avec une inquiétude particulière
que, bien que le recensement des Roms dans les campements officiels
et irréguliers des régions de la Campanie, du Latium et de la
Lombardie ait débuté en juin, peu après la promulgation des trois
ordonnances du Président du Conseil du 30 mai 2008,
l’Autorité italienne chargée de la protection des données a fait
savoir par un communiqué de presse du 14 juillet 200822 qu’elle n’avait reçu
aucune information sur le recensement à cette date et qu’elle
n'était par conséquent pas en mesure de se prononcer sur cette
question. Par une décision du 17 juillet 2008, elle a néanmoins
approuvé le projet de lignes directrices du ministère de l'Intérieur
concernant le déroulement du recensement dans les régions
susmentionnées. Ces lignes directrices ont été rendues publiques le
même jour.
43. Elles prévoient que les données collectées avant cette date
« cesseront d’être exploitées et/ou conservées si leur
traitement enfreint [les lignes directrices] ». Elles disposent
également qu’« aucune base de données ne sera créée » et
que « les informations réunies seront à terme archivées et
conservées de la même façon que les données concernant tous les
citoyens, sous la responsabilité des organismes habilités à détenir
ces informations (par exemple les services des archives, la police,
la sécurité sociale, les autorités sanitaires, etc.) ». On peut
également y lire que le « commissaire du gouvernement confiera
à la Croix-Rouge italienne la responsabilité de traiter les données
recueillies durant leur collaboration, ce qui devrait garantir que
les données sensibles demeurent confidentielles et soient utilisées
exclusivement aux fins prévues par la législation en
vigueur ».
44. Le 21 juillet 2008, dans leur réponse au mémorandum du
Commissaire, les autorités italiennes ont expliqué que dans le cadre
de ce recensement « diverses formes d’identification peuvent
être utilisées : l'identification peut se faire au moyen d'une
description, d'une photographie, de mesures anthropométriques ou
d'empreintes digitales », cette dernière méthode ne pouvant
être utilisée que s'il n'est pas possible « de parvenir à une
identification valable sur la base des documents disponibles et dans
certaines circonstances ». En ce qui concerne les mineurs en
particulier, leurs empreintes digitales sont prélevées uniquement à
partir de l'âge de quatorze ans « lorsque les autres moyens ne
peuvent être mis en œuvre ». Les autorités ont cependant ajouté
que les empreintes digitales des mineurs de six à quatorze ans
pouvaient aussi être prélevées « en vue d'accorder une
autorisation de séjour [...] sur demande de la personne détenant
l'autorité légale sur l'enfant concerné [ou] après accord du
tribunal pour enfants et par l'intermédiaire de la police
judiciaire ». Elles ont également précisé que les empreintes
digitales des enfants de moins de six ans seraient prélevées de
manière exceptionnelle dans des cas où ces enfants ont été
abandonnés ou risquent d’être victimes d'actes criminels. En vertu
des lignes directrices, ces données, une fois collectées, « ne
doivent pas être conservées dans un registre distinct mais dans les
archives déjà prévues par la loi, par exemple dans les registres de
ressortissants étrangers tenus par les commissariats, ou à la
préfecture pour les personnes qui demandent un titre de séjour, ou
dans les archives relatives à la nationalité pour les personnes qui
demandent la nationalité [italienne] ».
45. Le Commissaire a appris que plusieurs Sintis italiens et deux
organisations non gouvernementales avaient engagé une action devant
le tribunal civil de Mantova (Lombardie) le 21 juillet 2008
contre la déclaration d’« état d’urgence » et les
ordonnances du Premier ministre relatives au recensement des Roms et
des Sintis dans leurs campements, faisant valoir que ces actes
visaient les Roms et les Sintis de la région et qu'ils étaient par
conséquent discriminatoires sur le plan ethnique. Le tribunal a
rejeté la requête le 9 janvier 2009, au motif qu'il n'était pas
compétent pour se prononcer sur cette question. Il a indiqué que le
tribunal administratif de Rome était la juridiction compétente en la
matière.
46. Par une lettre du 5 décembre 2008, les autorités
italiennes ont informé le Commissaire que le recensement des Roms
dans les campements par les « commissaires du
gouvernement » s'était achevé le 15 octobre 2008 et qu'il
représentait « une étape préliminaire fondamentale en vue de
garantir l'adoption par les pouvoirs publics italiens de mesures
sociales, de bien-être et d'intégration visant à améliorer les
conditions de vie des Roms ». Le sous-secrétaire d'Etat, M.
Mantovano, l'a confirmé lors de sa réunion avec le Commissaire le
15 janvier. Il a également souligné que les mesures
législatives et administratives prises d'urgence au sujet des
campements roms avaient été jugées nécessaires pour préserver
l'ordre public dans ces lieux.
47. D’après le courrier susmentionné, 167 campements ont été
dénombrés, dont 124 irréguliers et 43 autorisés. Au total,
12 300 personnes ont été enregistrées, dont
5 400 enfants. Lors de la visite du Commissaire, le
président de l'Autorité italienne chargée de la protection des
données a observé que la majorité des Roms enregistrés étaient des
ressortissants italiens. Les autorités ont également expliqué que le
recensement avait été mené par la police nationale en étroite
coopération avec la Croix-Rouge italienne et les forces de police
municipales et que « la collecte de données et la procédure
d’archivage » seraient conformes à la loi nationale sur la
protection des données à caractère personnel (n° 196/2003) et
aux directives de l'Autorité chargée de la protection des
données.
Conclusions et recommandations
48. Le Commissaire tient à souligner que la vaste majorité des
Roms et des Sintis qui vivent dans la plupart des Etats membres du
Conseil de l'Europe, y compris en Italie, ont toujours un besoin
urgent de voir leurs droits fondamentaux, et notamment leurs droits
sociaux, comme le droit à un logement correct et à l'éducation, être
effectivement protégés par les autorités locales, régionales et
nationales.
49. Il exhorte une nouvelle fois les autorités italiennes à
adopter et appliquer rapidement une stratégie nationale et régionale
cohérente et globale, dotée de ressources suffisantes et accompagnée
de plans d'action, d'objectifs et d'indicateurs à court et à long
terme. Cette stratégie aura pour but de mettre en œuvre des
politiques propres à combattre la discrimination juridique et/ou
sociale à l'encontre des Roms et des Sintis, conformément à la
Recommandation Rec(2008)5 du Comité des Ministres du Conseil de
l'Europe sur les politiques concernant les Roms et/ou les Gens du
voyage en Europe23. Les autorités sont
notamment appelées à superviser et publier des rapports d'évaluation
réguliers sur la mise en œuvre et l'impact des plans d'action
susmentionnés, comme le prévoit ladite Recommandation.
50. Le Commissaire recommande aux autorités d’accorder une
priorité à la mise en place d'un système d'aide juridique,
éventuellement en coopération avec les organisations non
gouvernementales compétentes, afin de fournir une aide juridique
effective aux Roms et aux Sintis qui en ont besoin, tout
particulièrement ceux qui sont apatrides en fait ou en droit.
51. Parallèlement, les autorités sont invitées à créer un
mécanisme consultatif, aux niveaux national, régional et local,
destiné à garantir un dialogue institutionnalisé, ouvert, sincère et
continu avec les représentants des Roms et des Sintis d’Italie sur
toutes les questions importantes touchant à leur vie quotidienne, en
particulier le logement et l'éducation des enfants. Ces organes
consultatifs devraient avoir un statut juridique clair, être ouverts
à tous les intéressés et être représentatifs, de manière à
promouvoir la participation effective des Roms et des Sintis à la
vie culturelle, sociale et économique ainsi qu’aux affaires
publiques, conformément aux normes du Conseil de l'Europe24.
52. En ce qui concerne les expulsions de Roms et de Sintis, le
Commissaire souligne qu'elles ne devraient jamais avoir lieu si les
autorités ne sont pas en mesure de proposer des solutions de
relogement adaptées, au sujet desquelles les personnes concernées
devraient être consultées. Si une expulsion est considérée comme
justifiée, elle devrait être effectuée d'une manière qui respecte
pleinement la sécurité et la dignité des intéressés. Des voies de
recours effectives devraient par ailleurs être à la disposition des
personnes visées par les ordonnances d'expulsion. L'attention des
autorités est attirée sur la jurisprudence pertinente du Comité
européen des droits sociaux25 et sur les lignes
directrices relatives aux expulsions forcées adoptées par le Comité
des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies en
199726 et par le rapporteur
spécial des Nations unies sur le logement convenable en 200727.
53. Il convient de s'attacher tout spécialement à la protection
effective des droits fondamentaux des enfants roms et Sintis, comme
le prévoit notamment la Convention des Nations unies relative aux
droits de l'enfant. En cas d'expulsion ou de déplacement consenti,
les autorités devraient accorder une attention particulière à la
scolarisation des enfants roms et Sintis, qui est inévitablement
perturbée dans de telles circonstances.
54. Pour ce qui est du recensement achevé des Roms et des Sintis
dans les campements, le Commissaire salue l’intention déclarée des
autorités d'adopter, au moyen de ce recensement, « des mesures
sociales, de bien-être et d'intégration visant à améliorer les
conditions de vie des Roms ». Cependant, il reste très
préoccupé par la pertinence d'une opération aussi vaste qui a pour
l’essentiel été gérée par la police et qui était liée à la
déclaration d’un « état d'urgence à propos des campements
nomades » et à une situation de « grave alarme
sociale ».
55. Il faut souligner que les données à caractère personnel
collectées et traitées dans ce contexte sont par définition
« sensibles » puisqu'elles concernent exclusivement des
personnes ayant une origine ethnique ou raciale bien précise. Le
traitement de ces données, en principe interdit par le droit
européen, est autorisé dans des conditions très strictes (voir
ci-après).
56. Le Commissaire note que la collecte et le traitement de ces
données sensibles, combinés au climat politique extrêmement polarisé
qui a résulté de l’« état d'urgence » et des déclarations
publiques de certaines autorités, ont eu de graves répercussions sur
les populations roms et Sintis prises pour cible et sur leur image
au sein de l'opinion publique en général.
57. Le Commissaire rappelle que la collecte et la conservation
(le traitement) des données sensibles à caractère personnel des Roms
auraient dû respecter le principe fondamental de la nécessité,
inscrit dans la législation européenne sur la protection des données
à caractère personnel28. En d'autres termes, la
collecte et la conservation de données sensibles à caractère
personnel concernant des Roms auraient dû être absolument
nécessaires à la réalisation de l'objectif des autorités consistant
à garantir « l'adoption de mesures sociales, de bien-être et
d'intégration visant à améliorer les conditions de vie des
Roms ». Par ailleurs, dans la mesure où la plupart des
personnes enregistrées sont des ressortissants italiens, on peut
légitimement penser que cet objectif aurait pu être atteint sans
effectuer dans l'urgence un recensement d'une telle ampleur et sans
traiter les données sensibles à caractère personnel.
58. Le Commissaire rappelle également les normes du Conseil de
l'Europe relatives à la collecte et au traitement des données à
caractère personnel, en particulier celles qui concernent l'origine
ethnique (données « particulières » ou
« sensibles »). Les lignes directrices pertinentes en la
matière se trouvent notamment dans la jurisprudence de la Cour
européenne des droits de l'homme, dans la Convention de 1981 du
Conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l'égard du
traitement automatisé des données à caractère personnel et dans la
Directive 95/46/CE du Parlement européen et du Conseil relative à la
protection des personnes physiques à l'égard du traitement des
données à caractère personnel et à la libre circulation de ces
données.
59. Sur la base de ces sources juridiques, il n'est pas inutile
de rappeler les principes suivants : a) Tout traitement de
données à caractère personnel doit être fondé sur une loi interne
qui réponde aux critères de qualité prévus par la Convention
européenne des droits de l'homme, c'est-à-dire qu’il doit être
précis, accessible et prévisible et offrir un certain degré de
protection juridique effective contre une ingérence arbitraire des
autorités ;29 b) La collecte de données
sensibles concernant des personnes, comme celles qui ont trait à
l’origine ethnique, est en principe interdite. Des exceptions
peuvent être prévues par une loi qui respecte les critères ci-dessus
mais elles doivent se limiter strictement aux cas énumérés à
l’article 8, paragraphe 2, de la Directive 95/46/CE ;
c) La durée pendant laquelle des informations collectées peuvent
être conservées doit être limitée ; d) Toutes les opérations de
traitement de données à caractère personnel doivent faire l’objet
d’un contrôle strict et efficace effectué par des autorités
indépendantes et impartiales chargées de la protection des
données.
60. Le Commissaire demeure vivement préoccupé par la
compatibilité du recensement des Roms et des Sintis avec les
principes susmentionnés. Il réaffirme que les pouvoirs publics
doivent manifester leur engagement à améliorer les droits
fondamentaux des Roms et des Sintis en adoptant et en appliquant
d’urgence une stratégie nationale, conformément à la Recommandation
Rec(2008)5 du Comité des Ministres sur les politiques concernant les
Roms et/ou les Gens du voyage en Europe évoquée plus haut, en
étroite coopération et en consultation avec les populations roms et
sintis concernées.
III. Protection des droits fondamentaux des migrants et des
demandeurs d'asile
61. Le Commissaire rappelle qu’en 2008, les principaux textes de
loi suivants relatifs aux migrations ont été adoptés ou élaborés en
Italie :
62. Décret-loi n° 92 du 23 mai 2008 (converti en Loi n° 125
du 24 juillet 2008) intitulé « Mesures d'urgence concernant la
sécurité publique »30, qui inclut les
dispositions suivantes :
a) Les étrangers sont expulsés et les ressortissants de l'UE
reconduits à la frontière sur décision judiciaire s'ils sont
condamnés à plus de deux ans d'emprisonnement ;
b) Le statut irrégulier des étrangers commettant une
infraction pénale s'ajoute à la liste des circonstances
aggravantes fixées par le Code pénal ;
c) Louer un logement à des immigrés irréguliers est passible
d'une peine de six mois à trois ans d'emprisonnement. Dès le
jugement pertinent rendu définitif, le logement est
saisi, à
moins qu'il appartienne à une personne n'ayant aucun lien avec
cette infraction. Les revenus générés par la vente des
propriétés saisies peuvent être utilisés par l'Etat pour mener
des activités de prévention et de répression des infractions
liées à l'immigration irrégulière ;
d) Les centres de résidence temporaire et d'assistance
(CPTA), où étaient retenus les
migrants et les demandeurs
d'asile passibles d'expulsion pendant l'examen de leur
demande, sont renommés « centres d'identification et
d'expulsion » ;
e) Les maires ont le pouvoir d'adopter, entre autres, des
mesures d'urgence pour faire
face à des « menaces pour
la sécurité urbaine et publique ».
63. Le Commissaire a pris note de la déclaration de la Commission
de l’UE du 23 septembre 2008, selon laquelle le décret-loi ci-dessus
« pose des problèmes de compatibilité avec le droit
communautaire, en particulier pour ce qui est des règles d'expulsion
automatique des ressortissants de l'UE »31.
64. En outre, un projet de loi sur la « sécurité
publique » a été présenté au Parlement le 3 juin 2008. Après sa
visite en Italie, le Commissaire a appris que ce projet de loi avait
été approuvé par le Sénat le 5 février et transmis à la Chambre des
députés. Les principales dispositions de ce projet de loi relatives
aux étrangers sont les suivantes :
a) le projet de loi initial prévoyait que l’entrée
irrégulière sur le territoire serait soumise à une peine
d'emprisonnement allant de six mois à quatre ans. Dans ce cas,
le tribunal doit également ordonner l'expulsion des étrangers en
suivant une procédure qui doit être la plus rapide possible. Le
projet de loi qui a ensuite été approuvé par le Sénat ne prévoit
pas de peine d'emprisonnement mais une peine d'amende allant de
5000 à 10 000 € (l'infraction reste de nature
pénale) ;
b) les étrangers peuvent être retenus dans les centres
d'identification et d'expulsion pendant 60 jours pour y être
identifiés. La proposition initiale de prolonger la rétention à
une durée maximale de 18 mois a été rejetée par le
Sénat ;
c) le chef de la police peut procéder à l'expulsion d'un
étranger avant même l'expiration du délai de 60 jours de
rétention, en en informant immédiatement le tribunal
compétent ;
d) l'acquisition de la nationalité italienne par le mariage
est possible après deux ans de résidence en Italie ou trois ans
de résidence à l’étranger ;
e) la première demande ou le renouvellement d’un permis de
séjour sont assortis d’une contribution financière allant de 80
à 200 euros. Des exceptions sont faites pour les permis octroyés
au titre de l’asile, d’une protection provisoire ou pour des
raisons humanitaires ;
f) un ressortissant étranger qui, sur demande d’un membre des
forces de l’ordre, ne présente pas son passeport ou une autre
pièce d’identité et son permis de séjour est passible d’une
peine d’emprisonnement (d’un maximum d’un an) et d’une amende de
2 000 euros ;
g) le personnel médical est autorisé à signaler aux autorités
le séjour irrégulier d’un ressortissant étranger qui a accès aux
structures de santé (modifiant ainsi la Loi 286/1998 qui
garantissait expressément le principe du secret
médical) ;
h) en cas de non-respect d’un ordre d’éloignement, les
ressortissants étrangers peuvent être passibles d’une peine
d’emprisonnement allant de six mois à cinq ans ;
i) pour les virements de fonds à l'étranger, les
non-ressortissants de l’UE doivent présenter leur titre de
séjour ; s'ils sont dans l'impossibilité de produire ce
document, la police locale doit en être informée dans les douze
heures. Si l’agencement de virements de fonds ne respecte pas
cette disposition, sa licence lui sera retirée.
65. Enfin, trois décrets législatifs ont été élaborés par les
autorités afin de modifier les lois en vigueur qui avaient transposé
trois directives CE relatives à l'immigration et au droit d'asile
(2004/38 relative au droit des citoyens européens de circuler et de
séjourner librement sur le territoire de l'Union européenne,
2003/86/CE relative au regroupement familial et 2005/85/CE relative
à la procédure d'octroi et de retrait du statut de réfugié). Seuls
les décrets législatifs relatifs aux deux dernières directives ont
été approuvés par le Parlement à ce jour. Le premier projet de
décret législatif est en attente à la suite de la déclaration de la
Commission de l’UE indiquant qu’il « pose un problème de
compatibilité avec le droit communautaire ».32 Les principales
dispositions incluses dans ces décrets sont les suivantes:
a) Concernant le droit des citoyens de l'UE de circuler et de
séjourner librement, ceux qui souhaitent séjourner en Italie
plus de trois mois auront à prouver qu'ils disposent de moyens
suffisants, obtenus légalement, pour subvenir à leurs besoins et
à ceux de leur famille. Ils doivent également être couverts par
une assurance maladie ou s'inscrire volontairement auprès du
Service national de la santé.
Les citoyens de l'UE peuvent être reconduits à la frontière
pour des raisons de « sécurité nationale », notamment
s'ils ont omis de se faire enregistrer auprès des autorités
compétentes dans les 10 jours suivant la période de trois mois
ou s'ils peuvent être considérés comme une menace concrète,
réelle et sérieuse pour les droits fondamentaux, la
« sécurité nationale » ou la moralité publique. Ils
seront refoulés en urgence si leur séjour paraît incompatible
avec une « cohabitation civile et sans danger ». Les
antécédents de condamnation sur le territoire national ou à
l'étranger des intéressés seront également pris en compte.
b) Pour ce qui est du regroupement familial (de
ressortissants de pays tiers (non citoyens de l'UE)) 33, des tests d'ADN
peuvent être demandés aux frais des candidats dans les cas où
les conditions nécessaires au regroupement ne peuvent être
vérifiées avec certitude grâce aux documents présentés par les
autorités du pays d'origine des demandeurs, en raison de
l’absence d’une autorité reconnue ou s'il existe des doutes
quant à l'authenticité des documents fournis.
c) S’ils font l’objet d’un arrêté d’expulsion ou
d’éloignement avant d’avoir déposé leur demande d’asile, les
demandeurs d'asile34 n'auront plus le droit
d’être hébergés dans des centres d'accueil ouverts et seront
placés dans les « centres d'identification et
d'expulsion ». Leur période de rétention dans ces centres
pourra être prolongée jusqu’à 60 jours maximum. L'effet
suspensif des recours contre les décisions négatives en première
instance concernant leur demande est la règle générale.
Toutefois, les recours n’ont aujourd’hui pas d’effet suspensif
dans un grand nombre de cas35.
66. Dans ce contexte, s’agissant de la précédente recommandation
du Commissaire selon laquelle l’Italie doit procéder à la
ratification de la Convention européenne sur la nationalité de 1997,
les autorités italiennes ont souligné, dans une lettre en date du 5
décembre 2008, que l'article 6, paragraphe 4 f (selon lequel chaque Etat partie doit
faciliter dans son droit interne l'acquisition de la nationalité par
les « personnes qui résident sur son territoire légalement et
habituellement pendant une période commençant avant l'âge de 18 ans,
période à déterminer par le droit interne de l'Etat Partie
concerné ») contrevient au principe du droit du sang
consacré dans le droit italien. Il convient de noter que, selon
le rapport explicatif à ce traité majeur du Conseil de l'Europe, la
disposition spécifique ci-dessus entend couvrir les « demandes
présentées essentiellement par des migrants de la deuxième et de la
troisième génération [qui sont] mieux à même de s’intégrer à la
société de l’Etat hôte, car ils ont passé tout ou partie de leur
enfance sur le territoire de cet Etat et ils devraient donc se voir
accorder des facilités pour acquérir la nationalité ».36
67. Lors de sa rencontre avec le sous-secrétaire d'Etat Mantovano
le 15 janvier, le Commissaire a soulevé la question de l’apatridie
de facto ou de jure des Roms originaires de
l'ex-Yougoslavie, notamment les mineurs qui, même s'ils peuvent
suivre une scolarité dans les écoles italiennes jusqu'à l'âge de 16
ans et s’ils ont généralement accès aux soins de santé, se trouvent
confrontés à de graves difficultés d’ordre administratif. Le
sous-secrétaire d’Etat Mantovano a fait preuve de compréhension et a
informé le Commissaire qu'un projet de loi concernant les mineurs
âgés de 13 à 18 ans avait été soumis au Sénat pour approbation, puis
transmis au Parlement pour examen dans le cadre d'un projet de loi
sur la nationalité. Le Commissaire se félicite de cette approche
flexible malgré le principe du droit du sang et espère recevoir de
plus amples informations à ce sujet.
68. Dans une lettre en date du 5 décembre 2008, les autorités
italiennes ont également informé le Commissaire que « l'état
d'urgence » national avait été déclaré par le ministère de
l’Intérieur le 29 juillet 2008 (à compter du 5 août 2008, prolongé
jusqu'à la fin 2009) dans le but de « mieux gérer les flux
d'immigration extraordinaires au niveau national et de faciliter
ainsi la mise en œuvre de ces procédures administratives liées à
l'urgence » (concernant l'accueil des migrants). On croit
comprendre que ces « états d'urgence » avaient été
déclarés par le passé dans certaines régions pour que le ministère
de l'Intérieur puisse utiliser des fonds alloués à la
« protection civile » dans des cas d'urgence comme des
tremblements de terre ou des inondations. Conséquence du dernier
état d'urgence national, on a appris que 3 000 soldats avaient
été déployés dans le pays pour surveiller les gares, les ambassades
et les centres de rétention pour étrangers.
69. Les autorités italiennes ont affirmé au Commissaire que
l'état d'urgence ne comportait pas de restrictions aux droits de
l'homme ni aux libertés fondamentales des citoyens nationaux ou des
ressortissants étrangers et qu'il était dû au « flux continu de
migrants atteignant les côtes du sud de l'Italie depuis février/mars
2008 » et à la nécessité pour les autres régions d’apporter de
l'aide aux régions du sud (Sicile, Pouilles et Calabre).
70. Le Commissaire a appris que les migrants irréguliers arrivés
de manière clandestine en Italie par la mer avaient atteint en 2008
le nombre de 36 952, dont 30 657 étaient arrivés sur l'île
de Lampedusa. Les chiffres respectifs pour 2007 étaient 20 455
et 11 749. Les huit principaux pays d'origine en 2008 étaient
la Tunisie, le Nigéria, la Somalie, l'Erythrée, l'Egypte, l'Algérie,
le Ghana et le Maroc37. Le HCR a souligné que la
grande majorité de ces migrants irréguliers, qui transitent
habituellement par la Lybie, demandent l’asile et que plus de la
moitié d'entre eux ont besoin d’une protection internationale38. Lors de la rencontre avec
le Commissaire, le sous-secrétaire d’Etat Mantica a fait part de sa
préoccupation face au volume de ces flux migratoires. Il a souligné
la nécessité d’une meilleure coordination entre Etats, en
particulier dans le cadre de l’Union européenne, et d’une action
pour soutenir les pays qui, comme l’Italie, sont les premiers
destinataires des flux migratoires.
71. À la suite de l'arrivée de plus de 2 010 migrants
irréguliers à Lampedusa la dernière semaine de décembre 2008, le
ministre de l'Intérieur aurait déclaré son intention de procéder à
des « renvois directs » de ces migrants irréguliers39. Lors de sa visite en
janvier, le Commissaire a également noté dans les rues de Rome un
certain nombre d'affiches posées par la coalition de partis
politiques « Popolo della Libertà » annonçant les chiffres
du maire de Rome : 6 216 expulsions en 2008.
72. Le Commissaire a fait observer à cet égard que, par décision
du 11 mai 2006, la Cour européenne des droits de l'homme avait
déclaré recevables les griefs de plusieurs migrants irréguliers
arrivés sur l'île italienne de Lampedusa et passibles d'expulsion
vers la Libye. Les griefs des requérants portaient notamment sur des
allégations de violation de l'article 3 de la Convention et de
l'article 4 du Protocole n°4 à la Convention40.
73. Pendant sa visite, le Commissaire a également été informé de
la décision prise par le ministre de l'Intérieur de déployer des
commissions à partir du 16 janvier 2009 sur l’île de Lampedusa afin
de traiter les demandes d'asile sur place, tandis que les transferts
qui avaient habituellement lieu de cette île vers la Sicile et
d'autres régions seraient suspendus. Des représentants du HCR à Rome
ont fait part au Commissaire de leurs sérieux motifs de
préoccupation concernant cette pratique, étant donné qu'il n'existe
aucune véritable infrastructure à Lampedusa pour garantir
l'hébergement adéquat des demandeurs d'asile potentiels et l'examen
de leurs requêtes. Quelques jours après la visite du Commissaire en
Italie, on a appris que le nombre de migrants irréguliers (dont des
demandeurs d'asile) contraints de séjourner à Lampedusa avoisinait
les 2 000, alors que la capacité du centre d'accueil était de
85041.
74. Le 15 janvier, le Commissaire a fait part de sa grave
préoccupation à propos de cette situation au sous-secrétaire d’Etat
Mantovano. Ce dernier a assuré au Commissaire que l'Italie ne
manquerait pas de garantir l'application correcte des normes
internationales et européennes sur l'île de Lampedusa et l'accès
effectif aux procédures d'asile, y compris à des voies de recours
efficaces, à tous les demandeurs d'asile. Il a affirmé que le centre
d'accueil de l'île, mis en place pour héberger temporairement des
personnes secourues en mer, resterait un modèle de gestion
responsable des flux migratoires mixtes.
75. Enfin, le Commissaire a pris note du nombre considérable
d'enfants migrants non accompagnés qui arrivent dans le pays de
manière irrégulière et séjournent en Italie, généralement à Rome.
Fin 2006, ils étaient 6 551, pour la plupart originaires de
Roumanie (36%), du Maroc (22%) et d'Albanie (15%). La plupart
d'entre eux (73%) étaient des jeunes hommes âgés de 15 à 17 ans
(85%)42. Un grand nombre de ces
enfants auraient un emploi irrégulier, se livreraient à la
mendicité, à des vols ou travailleraient dans l'industrie du
sexe43. Les autorités doivent
donc accorder une attention spéciale à ces mineurs et prendre des
dispositions pour les protéger.
76. Bien que l’Italie ait ratifié tous les principaux traités
internationaux en matière de droits de l'homme, et notamment la
Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant, et
malgré les efforts louables déployés par l’Italie dans ce domaine,
de récents rapports d’experts ont mis en lumière un ensemble
d’insuffisances majeures, comme les retards dans l'identification de
la présence d'enfants migrants non accompagnés dans le pays, la
détention de longue durée d'enfants migrants non accompagnés non
ressortissants d'un pays de l'Union européenne dans des centres de
détention administrative, l'absence d'une législation et d’une
politique adéquates concernant la tutelle44 et un sérieux manque
d'homogénéité dans l'application de la loi pour les mineurs migrants
non accompagnés45. Ces lacunes aggravent la
vulnérabilité de ces enfants et en font des proies faciles pour
toutes sortes d'exploitation et de criminalité.
Conclusions et recommandations
77. Tout en reconnaissant les difficultés que présentent ces
importants flux migratoires pour les mécanismes étatiques, le
Commissaire rappelle que les mesures législatives et autres adoptées
par les Etats membres du Conseil de l'Europe pour gérer efficacement
ces mouvements de population doivent être en totale conformité avec
les normes et le droit international et européen en matière de
droits de l'homme. A cet égard, le Commissaire entend rappeler sa
désapprobation à propos des accords bilatéraux ou multilatéraux pour
le retour forcé de migrants irréguliers conclus avec des pays où la
pratique de la torture est avérée de longue date.
78. À son arrivée à Rome, le Commissaire a noté avec intérêt la
réunion spéciale qui a eu lieu ce même jour dans cette ville avec
les ministres de l'Intérieur du groupe « Quadro » (Chypre,
Grèce, Italie et Malte), qui vise apparemment à garantir que les
questions particulières liées aux migrations irrégulières dans les
Etats de l'Europe du Sud soient analysées et traitées dans le cadre
de l'Union européenne. Le Commissaire considère que d'autres Etats
membres du Conseil de l'Europe et d'autres organisations
intergouvernementales européennes, et plus particulièrement l'Union
européenne, ont un rôle important à jouer dans l'élaboration et la
mise en œuvre d'un système d'immigration et d'asile efficace dans
les Etats membres de l'Europe du Sud.46
79. Le Commissaire souhaite souligner qu’il convient d’accorder
une attention particulière au fait que, parmi les migrants
irréguliers, il y a généralement un nombre significatif de personnes
qui fuient les persécutions ou les violences et ont besoin d'une
protection internationale de la part des Etats européens. Au
1er septembre 2008, l'Italie, avec un pourcentage de 4,4
%, était au huitième rang des 44 « pays industrialisés » qui
reçoivent des demandes d'asile, après les Etats-Unis, le Canada, la
France, le Royaume-Uni, la Suède, l'Allemagne et la Grèce47.
80. Le Commissaire rappelle qu'environ 75 % de migrants
irréguliers qui sont arrivés en Italie par la mer en 2008 ont déposé
une demande d'asile et qu'environ 50 % d'entre eux se sont vu
accorder le statut de réfugié ou une protection subsidiaire48. En conséquence, toutes
les mesures législatives ou administratives adoptées en vue de
traiter le phénomène des migrations irrégulières et de l'entrée dans
le pays ne doivent pas omettre de tenir compte des besoins
particuliers des personnes qui arrivent en Europe et ont besoin
d'une protection internationale.
81. Le Commissaire salue la détermination dont ont fait preuve
les autorités compétentes pour maintenir un niveau élevé de
protection internationale pour tous les ressortissants étrangers qui
en avaient besoin. Il se félicite également de l'esprit humanitaire
et des efforts accomplis chaque année par les gardes-côtes italiens,
ou d'autres organismes, ainsi que par les pêcheurs qui recueillent
et sauvent des centaines de migrants irréguliers tentant de gagner
l'Italie par la mer.
82. A cet égard, le Commissaire attire également l'attention des
autorités sur les Vingt principes directeurs sur le retour
forcé du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe
(2005)49, en particulier sur le
principe n° 20 qui porte sur le contrôle des retours forcés et les
recours à la disposition des intéressés. La traduction en italien de
ces principes directeurs et leur diffusion à toutes les autorités
administratives et judiciaires compétentes, en particulier dans les
zones frontières, sont fortement recommandées.
83. Le Commissaire s'inquiète vivement des nouvelles mesures
législatives sur l'immigration et le droit d'asile qui ont été
adoptées ou sont en cours d’examen en Italie. Il s’inquiète
notamment de la disposition de la Loi n° 125 du 24 juillet 2008
qui ajoute à la liste des circonstances aggravantes fixées par le
Code pénal le statut irrégulier des étrangers commettant une
infraction pénale, ainsi que celle qui érige en infraction pénale le
fait de louer un logement à des migrants irréguliers.
84. La criminalisation est une mesure disproportionnée qui
dépasse l'intérêt légitime d'un Etat à contrôler ses frontières et
porte atteinte aux normes du droit international établi, qui vont à
l'encontre de ce type de mesures. Criminaliser les migrants
irréguliers équivaut en effet à les assimiler à des passeurs ou à
des employeurs qui, dans de nombreux cas, les ont exploités. Une
telle politique ne ferait qu'aggraver leur stigmatisation et leur
marginalisation alors que la majorité des migrants contribue au
développement des Etats européens et de leurs sociétés. Les
infractions liées à l'immigration devraient rester de nature
administrative.50 Le Commissaire s'oppose
fermement aux mesures visant à criminaliser les migrations
irrégulières car elles ne feraient que favoriser une nouvelle montée
des mouvements anti-immigration et xénophobes dans le pays, en dépit
des intentions déclarées des autorités. Ces dernières sont
instamment priées de revoir immédiatement les dispositions
ci-dessus.
85. Le Commissaire est vivement préoccupé par l'effet négatif que
pourrait avoir le projet de loi sur la « sécurité
publique », adopté par le Sénat le 5 février 2009, sur les
normes relatives aux droits de l'homme. Il est particulièrement
inquiet de la décision de lever l'interdiction faite aux médecins et
au personnel médical administratif de signaler aux autorités les
migrants irréguliers qui ont accès au système de santé. En modifiant
le décret-loi 286/1998 (Testo Unico sull'immigrazione), le
projet de loi (en discussion devant la Chambre des députés au moment
de la rédaction du présent rapport) autoriserait les médecins et le
personnel médical administratif à divulguer des informations
obtenues dans l'exercice de leurs fonctions, ce qui contrevient au
principe du secret médical.
86. Dans ce contexte, le Commissaire rappelle que la Cour
européenne des droits de l'homme a clairement statué que les
informations personnelles recueillies par les professionnels de la
santé dans l'exercice de leurs fonctions devaient être considérées
comme relevant de la vie privée des individus. En particulier, la
Cour a affirmé le « rôle fondamental que joue la protection des
données à caractère personnel - les informations relatives à la
santé n'en étant pas les moindres - pour l'exercice du droit au
respect de la vie privée et familiale garanti par l'article 8 de la
Convention […] Il est capital non seulement pour protéger la vie
privée des malades mais également pour préserver leur confiance dans
le corps médical et les services de santé en
général. »51
87. En outre, le Commissaire s'inquiète que le projet de loi
susmentionné, s'il est adopté, risquerait d'avoir un effet de
marginalisation et de stigmatisation accrues des migrants
irréguliers et de les rendre encore plus vulnérables et peu enclins
à s’adresser au système de santé. Le projet de loi pose de graves
problèmes de compatibilité, notamment avec l'article 12 du Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
et avec l’Observation générale n° 14 (2000) sur le droit au meilleur
état de santé susceptible d'être atteint du Comité des droits
économiques, sociaux et culturels de l'ONU52.
88. Au vu de ce qui précède, le Commissaire, tenant compte des
avis exprimés publiquement par les associations de médecins et des
représentants politiques et de la société civile en Italie,
recommande aux autorités de revoir le projet de loi sur la
« sécurité publique » afin de le rendre conforme aux
normes internationales relatives aux droits de l'homme.
89. En ce qui concerne plus particulièrement les migrants roms
originaires de Roumanie, dont plusieurs ont rencontré le Commissaire
à Rome dans des campements irréguliers non conformes aux normes en
vigueur (voir chapitre précédent), les autorités devraient adopter
immédiatement des mesures afin de garantir l'exercice effectif du
droit au logement de ces migrants et les autres droits sociaux
fondamentaux garantis dans la Charte sociale européenne (révisée),
ainsi que dans la Convention européenne relative au statut juridique
du travailleur migrant53, qui ont toutes deux été
ratifiées par l'Italie.
90. Dans ce contexte, le Commissaire invite à nouveau les
autorités à retirer la déclaration faite par l'Italie lors de la
ratification le 26 mai 1994 et à étendre l'application de la
Convention européenne sur la participation des étrangers à la vie
publique au niveau local (1992) au Chapitre C de ce traité
concernant le droit de vote aux élections locales. La ratification
de la Convention européenne de 1997 sur la nationalité (signée le 6
novembre 1997) serait également une mesure extrêmement positive dans
ce contexte.
91. Enfin, en ce qui concerne les enfants migrants non
accompagnés, le Commissaire attire une nouvelle fois l'attention des
autorités sur la Recommandation du Comité des Ministres du Conseil
de l'Europe CM/Rec(2007)9 sur les projets de vie en faveur des
mineurs migrants non accompagnés54. Cette recommandation
encourage les Etats membres du Conseil de l'Europe à élaborer des
projets de vie visant « à développer les capacités du mineur,
lui permettant d'acquérir et de renforcer les compétences
nécessaires pour devenir indépendant, responsable et membre actif de
la société. A cette fin, les projets de vie, tout en respectant
l'intérêt supérieur de l'enfant [...] poursuivent les objectifs
relatifs à l'insertion sociale du mineur, à l'épanouissement
personnel, au développement culturel, au logement, à la santé, à
l'éducation et à la formation professionnelle et à
l'emploi. »
92. De plus, le Commissaire invite instamment les autorités
italiennes à procéder le plus tôt possible à la ratification de la
Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des
êtres humains (adoptée en 2005 et entrée en vigueur le
1er février 2008), signée par l’Italie le 8 juin 2005. Ce
traité contient d'importantes dispositions en matière de promotion
et de protection des droits des victimes de la traite, y compris les
enfants (incertitudes sur l'âge, protection de la vie privée, accès
des enfants victimes de la traite à l'éducation et la protection
spéciale dont ils ont besoin lors de procédures juridiques).
93. Le Commissaire insiste particulièrement sur l'article 10.4 de
la Convention susmentionnée qui dispose que, dès qu'un enfant est
identifié en tant que victime et qu'il est non accompagné, chaque
Partie : a) prévoit la représentation par le biais de la
tutelle légale d'une organisation ou d'une autorité chargée d'agir
conformément à son intérêt supérieur ; b) prend les mesures
nécessaires pour établir son identité et sa nationalité ; c)
déploie tous les efforts pour retrouver sa famille lorsque cela est
dans son intérêt supérieur.
IV. Retours forcés de ressortissants
étrangers et demandes de la Cour européenne des droits de l'homme au
titre de l’article 39 de son Règlement
94. Le Commissaire a eu connaissance du cas d'un ressortissant
tunisien, M. Loubiri Habib, à propos duquel il a fait part de
sa préoccupation. Cet homme aurait été torturé en Tunisie après son
expulsion d'Italie en août 2006, à la suite de son acquittement pour
des chefs d’accusation liés au terrorisme. Selon un mémoire soumis
au Commissaire par l’avocat du requérant, la rapidité de cette
expulsion ne lui a pas permis de déposer de requête ni de demande de
sursis à l’expulsion au titre de l'article 39 (mesures provisoires)
de la Cour européenne des droits de l'homme.
95. Dans son mémorandum, le Commissaire a noté avec une vive
inquiétude un autre cas d'éloignement (celui de Cherif Foued Ben
Fitouri) de l'Italie vers la Tunisie en janvier 2007 en vertu de la
« loi Pisanu » sur les mesures d'urgence pour combattre le
terrorisme international ». Des informations crédibles
indiquent que la personne expulsée a été soumise à la torture et à
d'autres formes de mauvais traitements lors de sa détention en
Tunisie55.
96. En juin 2008, le Commissaire a été informé d'une nouvelle
expulsion vers la Tunisie au titre de la même loi (affaire Essid
Sami Ben Khemais), alors même que la personne expulsée avait
précédemment introduit une requête auprès de la Cour européenne des
droits de l'homme et que cette dernière avait demandé à l'Italie, en
vertu de l'article 39 de son Règlement, de surseoir à l'expulsion en
attendant qu'elle ait eu le loisir d'examiner l'allégation du
requérant selon laquelle il se trouverait en réel danger d'être
torturé ou maltraité s'il retournait en Tunisie.
97. Le 9 juin 2008, le Commissaire a adressé aux autorités
italiennes une lettre exprimant son inquiétude et demandant des
explications sur l'orientation politique que traduisait cette
expulsion vers la Tunisie56.
98. Lors de sa visite en Italie en juin dernier, le Commissaire a
fait part au ministre de l'Intérieur de son inquiétude concernant
cette expulsion, qui a été ordonnée en violation de l’Article 34 de
la Convention européenne des droits de l'homme (droit individuel de
saisir la Cour d'une requête) et de la jurisprudence établie de la
Cour, en vertu de laquelle les demandes formulées par la Cour au
titre de l’article 39 sont juridiquement contraignantes pour les
Etats défendeurs. Le Commissaire a également demandé au ministre de
prendre les mesures appropriées afin que les autorités surveillent
effectivement les conditions d'accueil de la personne susmentionnée
et veillent à sa sécurité et au respect de sa dignité en
Tunisie.
99. Le Commissaire a noté que, dans son arrêt du 24 février 2009,
la Cour européenne des droits de l'homme avait estimé que l'Italie
avait violé dans cette affaire l'article 3 (interdiction de la
torture) de la Convention européenne des droits de l'homme en ayant
exposé le requérant à un grave risque de mauvais traitements en
Tunisie contraire à l'article 3. La Cour a notamment tenu
compte du fait que ni l'avocat italien du requérant ni l'ambassadeur
italien à Tunis n'avaient eu la possibilité de rendre visite au
requérant en prison et de vérifier si son intégrité physique et sa
dignité humaine avaient bien été respectées57.
100. Dans cette affaire, la Cour a également constaté une
violation par l'Italie de l'article 34 (requêtes individuelles) de
la Convention, étant donné le non-respect par l'Italie des mesures
provisoires adoptées par la Cour en vertu de l'article 39 de son
Règlement. La Cour a constaté, entre autres, que le gouvernement,
avant l’expulsion, n'avait pas demandé la levée de la mesure
provisoire qui avait été adoptée en vertu de l'article 39 du
Règlement de la Cour et qui était toujours en vigueur, et qu'il
avait procédé au retour forcé avant même d'avoir obtenu les
assurances diplomatiques de la Tunisie.58
101. Le Commissaire a également appris que, le 13 décembre 2008,
un autre ressortissant tunisien, M. Mourad Trabelsi, avait été
expulsé en Tunisie après avoir purgé une peine pour une infraction
liée au terrorisme en Italie, alors que la Cour européenne des
droits de l'homme avait demandé en novembre 2008 aux autorités
italiennes, en vertu de l'article 39 de son Règlement, de ne pas
procéder à son expulsion tant que sa requête était toujours pendante
devant la Cour.
102. Le Commissaire a en particulier noté que, dans cette
affaire, la Commission territoriale italienne pour la reconnaissance
du statut de réfugié, même si elle avait rejeté la demande de statut
de réfugié, avait demandé aux autorités milanaises compétentes en
novembre 2008 de délivrer à M. Trabelsi un permis de séjour pour
raisons humanitaires sur la base de notamment de l'article 3 de
la Convention européenne des droits de l'homme (interdiction de la
torture). Fin décembre, il est apparu que ni la famille de M.
Trabelsi ni son avocat n'avaient eu de nouvelles quant au sort de
cet homme après son renvoi forcé en Tunisie.
103. Le 15 janvier, lors de réunions avec les sous-secrétaires
d'Etat Mantica et Mantovano, le Commissaire a posé la question et il
a appris que l'ambassade tunisienne avait assuré aux autorités
italiennes que M. Trabelsi se trouvait en détention et recevait la
visite de sa sœur et d'un avocat. Le sous-secrétaire d’Etat
Mantovano a assuré au Commissaire que l'Italie assure le suivi des
retours forcés sur la base des assurances diplomatiques et a indiqué
que, dans la grande majorité des cas, elle respecte les demandes
formulées par la Cour européenne des droits de l'homme au titre de
l'article 39.
104. Dans son mémorandum, le Commissaire a signalé un troisième
cas plus ancien de non-respect par l'Italie d'une demande formulée
par la Cour européenne des droits de l'homme au titre de l'article
39, ayant eu lieu en 2005.59 En l'espèce, la
requérante, une Rom mère de trois enfants, aurait été expulsée en
Bosnie-Herzégovine en septembre 2005, alors que la Cour avait
précédemment appliqué son article 39 et demandé de surseoir à
l'expulsion. Les autorités italiennes, dans leur réponse au
mémorandum, ont avancé qu'elles avaient ensuite retrouvé la
requérante en Bosnie-Herzégovine et lui avaient octroyé un visa
l’autorisant à revenir vivre en Italie.
105. Bien qu'il s'agisse d'exceptions en matière de respect par
l'Italie des demandes formulées par la Cour européenne des droits de
l'homme au titre de l'article 39, le Commissaire reste gravement
préoccupé par ses affaires, qui sont fort regrettables et remettent
fortement en cause l'efficacité du système européen de protection
des droits de l'homme. Le Commissaire a fait part de sa très vive
inquiétude aux sous-secrétaires d'Etat Mantica et Mantovano.
Conclusions et recommandations
106. Le Commissaire reste préoccupé par la situation décrite
ci-dessus et se trouve dans l’obligation de faire connaître les
conclusions et recommandations suivantes aux autorités
italiennes :
107. Le Commissaire est pleinement conscient des graves
difficultés rencontrées par les Etats membres du Conseil de l'Europe
dans leurs efforts pour protéger leur société contre la violence
terroriste. Cependant, les normes européennes en matière de droits
de l'homme interdisent absolument la torture et les traitements
inhumains ou dégradants pour tout être humain, quand bien même sa
conduite est indésirable ou dangereuse. Cette interdiction inclut le
fait de faciliter la torture ou les peines ou traitements inhumains
ou dégradants en expulsant vers un pays quiconque encourt des
risques sérieux d’y être soumis à un tel traitement. Comme l'a
souligné la Cour européenne des droits de l'homme, le droit de ne
pas être torturé ni maltraité correspond à l'une des valeurs
fondamentales des sociétés démocratiques européennes.
108. Le Commissaire s'oppose fermement au retour forcé de
ressortissants étrangers sur la foi d'assurances diplomatiques
habituellement sollicitées auprès des pays ayant une longue pratique
de la torture.
109. En ce qui concerne plus particulièrement la Tunisie, où
l’Italie a renvoyé de force un certain nombre de personnes, le
Commissaire a eu connaissance d’informations crédibles qui
témoignent de l’existence d’une pratique courante de la torture et
des mauvais traitements à l’encontre des détenus, en particulier
ceux arrêtés en relation avec des infractions liées à la sécurité,
et notamment les personnes renvoyées de force dans le pays depuis
l’étranger.
110. Le Commissaire est particulièrement préoccupé par douze
cas60 qui n’ont pas été résolus
par le droit interne et ont abouti à des requêtes contre l’Italie
devant la Cour européenne des droits de l'homme, mettant ainsi à
rude épreuve sa charge de travail.
111. S’agissant des assurances diplomatiques dans le contexte des
retours forcés, le Commissaire réaffirme et souligne que la
faiblesse inhérente à cette pratique qui est suivie par certains
Etats membres réside dans le fait que, si de telles assurances sont
nécessaires, c'est qu'il y a clairement un risque réel et reconnu de
tortures et de mauvais traitements. Il ne faut jamais compter sur
ces assurances lorsque des gouvernements justifient et pratiquent à
grande échelle des actes de torture ou des mauvais
traitements61.
112. La faiblesse inhérente aux assurances diplomatiques a été
démontrée dans deux arrêts importants de la Grande Chambre de la
Cour européenne des droits de l'homme, rendus dans les affaires
Chahal c. Royaume-Uni (15/11/1996) et Saadi c. Italie
(28/02/2008)62. Dans ces deux affaires,
la Cour a conclu que l'exécution de l'expulsion respectivement vers
l'Inde et la Tunisie des étrangers concernés constituait une
violation de l'article 3 de la Convention et ce, malgré les
assurances diplomatiques qui avaient été sollicitées (et obtenues
dans la première affaire) par les Etats défendeurs.
113. En de telles circonstances, l'adhésion d'un Etat à des
traités internationaux relatifs aux droits de l'homme ne peut être
considérée en elle-même, ni associée à des assurances diplomatiques,
comme une garantie suffisante contre le risque réel de torture ou
d'autres formes de mauvais traitements proscrits par l'article 3 de
la Convention européenne des droits de l'homme63 .En pareils cas, les Etats
membres sont appelés à avoir recours à des mesures de substitution
au retour forcé, tels que (aux termes du droit italien)
l'assignation à résidence et la surveillance policière spéciale.
114. Le Commissaire attire l'attention des autorités sur les
Vingt Principes directeurs sur le retour forcé (2005) 64 du Comité des Ministres du
Conseil de l'Europe, et en particulier sur le principe n° 20 qui
porte sur le contrôle des retours forcés et les recours à la
disposition des intéressés. Conformément au paragraphe 3 de ce
principe directeur, l'opération de retour forcé devrait être dûment
consignée, notamment les incidents significatifs et les moyens de
contrainte utilisés au cours de l'opération.
115. Le Commissaire souligne que, dans les cas de retour forcé,
l'Etat a le devoir de contrôler effectivement les conditions
d'accueil de la personne expulsée et d'assurer pleinement la
protection de sa sécurité et le respect de sa dignité65. A cet égard, l'attention
des autorités est également attirée à juste titre sur les Lignes
directrices sur les droits de l'homme et la lutte contre le
terrorisme (2002) du Comité des Ministres du Conseil de
l'Europe, en particulier sur les Lignes directrices XII (Asile,
refoulement et expulsion) et XIII (extradition)66.
116. Il serait particulièrement utile de procéder à la traduction
en italien et à la diffusion à tous les organes administratifs et
judiciaires des Vingt Principes directeurs sur le retour
forcé ainsi que des Lignes directrices sur les droits de
l'homme et la lutte contre le terrorisme. Ces lignes directrices
pourraient également être utilement incluses dans la formation
initiale et continue de ces organes.
117. S’agissant des mesures provisoires ordonnées par la Cour
européenne des droits de l'homme en vertu de l'article 39 de son
Règlement, qui prescrivent de surseoir au retour forcé d'un étranger
pendant qu'elle examine sa requête individuelle, le Commissaire
tient à souligner qu’elles sont contraignantes et devraient toujours
être strictement respectées par les Etats membres, conformément à la
jurisprudence établie de la Cour67. Les pratiques contraires
parfois affichées ne sont pas admissibles et compromettent
sérieusement l'efficacité du système européen de protection des
droits de l'homme.
118. Les autorités sont invitées à adopter rapidement toutes les
mesures qui s'imposent pour mettre fin à ces pratiques et les
prévenir, et à garantir le respect cohérent et intégral par l'Italie
de l'article 34 de la Convention européenne des droits de
l'homme.
119. Le Commissaire souhaite conclure en indiquant qu’il
continuera à suivre de près l'évolution de la situation et qu’il a
l’intention de prendre toutes les mesures nécessaires, conformément
à son mandat en tant qu'institution indépendante et impartiale du
Conseil de l'Europe, afin de promouvoir la mise en œuvre effective
des normes du Conseil de l'Europe. Le Commissaire est prêt à
poursuivre un dialogue sincère et constructif avec les autorités
italiennes et à les aider dans leurs efforts pour remédier aux
lacunes qui ont été signalées dans le présent rapport.
Annexe
ITALY
MINISTRY OF FOREIGN AFFAIRS
INTER-MINISTERIAL COMMITTEE ON HUMAN RIGHTS
Comitato Interministeriale dei Diritti Umani
ITALY’S COMMENTS ON THE REPORT
BY MR. T. HAMMARBERG,
COMMISSIONER FOR HUMAN RIGHTS
OF THE COUNCIL OF EUROPE,
FOLLOWING HIS VISIT TO ITALY (JANUARY 13-15, 2009)
Rome, March 2009
ITALY’S COMMENTS ON THE REPORT BY MR. T. HAMMARBERG,
COMMISSIONER FOR HUMAN RIGHTS OF THE COUNCIL OF
EUROPE,
FOLLOWING HIS VISIT TO ITALY (JANUARY 13-15, 2009)
COMM DH (2009)
INDEX
I.
Introduction..................................................................................................
p. 3
II. Action against racism and xenophobia………….………….……………… p. 4
III. The protection of human rights of Roma and Sinti. …………………………
p. 9
IV. The protection of human rights of immigrants and
asylum-seekers…..… p. 14
V. Foreign nationals’ forced returns and compliance with the Rule
39 requests
of the European Court of Human Rights ……………………………………… p. 21
I. Introduction
General Remarks
1. The Italian Government reiterates its full commitment to the
substantial and constructive dialogue that the Commissioner for
Human Rights (hereinafter, the Commissioner) has been developing
with the Italian Authorities in the context of his mission, as an
independent and impartial institution promoting respect for human
rights.
2. The Italian Government has thoroughly examined the draft
Report dated February 16, 2009, which was issued following the visit
of the Commissioner to Italy on January 13-15, 2009, by paying
specific attention to both the factual sections and the relating
conclusions and recommendations therein.
3. Once again, the Government reiterates that the promotion and
protection of human rights is enshrined in the Italian Constitution.
This envisages the protection of all rights and fundamental freedoms
as included in relevant international standards, such as the
European Convention on Human Rights and Fundamental Freedoms, the
Universal Declaration of Human Rights or the International Covenant
on Civil and Political Rights.
4. In this context, when developing new national legislation, the
Government fully complies with the Italian Basic Law, as well as
with the EU’s legislation and the relevant international
obligations.
5. It should be noted that in its Document of 21 July 2008, the
Government commented on the Commissioner’s Memorandum, dated 9 July
2008, following his visit to Italy on 19 and 20 June 2008 and that
on 5 December 2008 provided additional information at the
Commissioner’s request. In those Documents the Government has
already extensively addressed most of the issues raised by the last
Commissioner’s Report.
6. The Italian Government suggests that the following comments be
taken into account by the Commissioner, when drafting his final
Report.
II. Action against racism and xenophobia
7. The Government is pleased that the Commissioner appreciates
the initiatives taken to reinforce the anti-discrimination legal
framework. In this context, it is worth recalling that the principle
of non-discrimination is one of the main pillars of our
constitutional code, upon which the domestic legislative system is
based and enforced, particularly by the domestic Courts.
8. As far as individual cases are concerned (para. 16 of the
Report), the Italian Authorities would like to share with the
Commissioner the following information. With regard to the case
involving the alleged beating of a 22-year Ghanaian student,
Emmanuel Bonsu Foster, by officials of the Municipal Police of
Parma, it is to be noted that the National Office Against Racial
Discrimination (acronym in Italian, UNAR), initiated an
investigation to clarify the circumstances of the aggression and
detention.
UNAR asked the mayor of Parma detailed information about the
incident, particularly about the beating and racist insults; at
the same time it was learned that the Parma Prosecutor’s Office
initiated a criminal proceeding against suspected perpetrators
(eight officials, a Chief Inspector and a Chief Commissioner of
the Municipal Police) with the following charges: kidnapping,
aggravated battery, slander, insult, ideological and material
forgery, breach of official duties, crimes committed in complicity
and with the aggravating circumstance of discrimination and racial
hatred, covered by the Mancino Law.
On 14 January 2009, at the request of the prosecutor, the judge
for the preliminary investigations (acronym in Italian, GIP) of
Parma ordered the precautionary measure of the house arrest for
four of the ten suspects. On 5 February 2009, the Bologna
Oversight Court confirmed this measure. After the arrest, the
mayor of Parma immediately ordered the suspension of service for
all staff involved in the investigations.
9. In relation to the messages instigating racial hatred and
xenophobia, reported in Faceboooks (para. 17 of the Report), it is
to be noted that UNAR has taken the following steps. By cooperating
with the Postal and Communications Police, UNAR drafted an ad hoc
Report for Police (Prot.No. 13/UNAR, dated 08.01.2009), to
facilitate the adoption of the most adequate initiatives in the
exercise of control and supervision of the Network of competence.
UNAR proceeds likewise in all cases of racial discrimination
found on the web. Concerning the speech made during a gathering of
representatives of the Lega Nord political party, UNAR started a
specific inquiry, aimed at clarifying the circumstances relating
to racist phrases.
In all the above and other similar cases UNAR has duly informed
the competent Judicial Authority.
10. It should be noted that the participation of UNAR in civil
proceedings to ascertain the existence of direct or indirect
discrimination on the ground of racial or ethnic origin [para. 26 of
the Report], is currently precluded by the decree establishing UNAR,
which does not confer it the right to take legal action on behalf of
the victims of discrimination. However, this power has been granted
to recognized organizations and local institutions (Article 5, of
Legislative Decree No. 215 of 9 July 2003). They can act “on behalf
of, for or in support” of the victim of racial or ethnic
discrimination. It is important to remind that these organisations
are also entitled to take legal action, as foreseen in the last
paragraph of Article 5, in cases of collective discrimination, when
it is not immediately possible to identify the specific victim. It
should also be noted that UNAR promoted the establishment of
Agreement Protocols with lawyers’ associations available to offer
pro-bono juridical assistance to alleged victims of racial or ethnic
discrimination.
11. On a more general note, as for procedural safeguards, the
Italian legal system considers the right of being assisted by a
defence counsel as an inalienable right, since the technical defence
is mandatory (Art. 97 and 98 of the code of criminal procedure).
According to Art.24 of the Constitution and Art.98 of the code
of criminal procedure, which provides for the defence of the
indigents, Presidential Decree No. 115/2002 provides for legal aid
in criminal action (Art. 74 et seq.). For being admitted to legal
aid, no particular conditions or formalities are required (a mere
self-certification is sufficient, pursuant to Art. 79, para.1,
letter c). More importantly, for foreigners and linguistic
minorities located in Italy, there is the obligation to provide
appropriate interpreters, pursuant to Art. 111 of the
Constitution, devoted to the principle of the right to a fair
trail [para. 25 of the Report].
12. With regard to the independence and effectiveness of UNAR,
the Government recalls the comments already submitted in its
document of 21 July 2008 in reply to the Memorandum by the
Commissioner following his visit to Italy [para. 24 of the Report].
The Government would also like to reaffirm that compliance of UNAR
with the provisions of the Directive 2000/43/CE was recognized by
the European Commission, in June 2007.
13. The stigmatisation of certain ethnic or social groups remains
a matter of serious concern for the Government, state and local
authorities. All political forces have firmly condemned all recent
attacks against particular groups and will continue to exercise the
responsibility to protect all persons present on the Italian
territory, as clearly emphasized on several occasions also by the
President of the Republic Hon. Giorgio Napolitano, the most recent
of which took place on December 31, 2008 for the new year’s eve, and
on January 27, on the occasion of the Holocaust Remembrance Day
[para.22 of the Report]. The draft law mentioned in the Report
[para. 23 of the Report] on the fight against racism is currently
under examination in the Senate. In January 2009 the debate has
started within the competent Parliamentary Committee.
14. With regard to the Recommendation, concerning the urgent
necessity to fight against all manifestations of racism and
intolerance through the internet, the Government is well aware of
the necessity to employ all adequate means to counteract this
phenomenon. A specific section has been created in UNAR’s webpage
(www.pariopportunita.gov.it) in order
to allow internet users to report any on-line material they may find
surfing therein, whose content may be discriminatory, racist or
instigating racial hatred. These episodes can be reported by sending
an email to UNAR. Whereas the contents are grounded and criminally
punishable, UNAR forwards them to the Police in order to initiate a
criminal proceeding; in the all the remaining cases UNAR intervenes
by contacting the Postal and Communication Police in charge of
controlling and monitoring the system.
With specific regard to the competent Unit of the Police
forces, they carry out an extensive monitoring exercise of the
Internet websites created in Italy, in order to detect those which
might be potentially relevant at the criminal level. The Police
forces pay due attention and regard to all those web-sites
relating to organisations characterized by subversive and/or
racial, xenophobic grounds. Needless to say, the Judicial
Authorities are promptly informed. If these allegations are
grounded, the Public Prosecutor’s Office initiates relevant
criminal proceedings under the condition that such web-sites have
been created in Italy or the authors of those servers are located
within the domestic borders.
15. It should be noted that since long time, several courses on
human rights have been addressed to the Italian Police forces. In
particular, the Ministry of the Interior has included human rights
law in the training curricula for police staff at all ranks. The
courses deal with a wide range of topics including vulnerable groups
and minorities, namely the social segments of the most exposed to
discrimination and to exploitation by criminal groups.
Training is carried out with the support of university professors
and experts, as recommended by relevant NGOs, including the Centre
for Human Evolution (Italian acronym, CEU). The latter organized an
ad hoc HR course, in cooperation with “Tor Vergata” University in
Rome. Ad hoc training courses, including master courses, for
trainers are organized on an annual basis. Police officers with
training responsibilities attend relevant post-graduate courses at
the Rome Second University. The Police Academy in Piacenza organizes
a course on human rights and international humanitarian law at the
Catholic University in Milan, in collaboration with the Italian Red
Cross.
Since 2001 human rights law has been included into the
continuous training programs for Police personnel. This training
focuses on those aspects that relate to the identification of the
“mission” of the Police service in a democratic society, from the
fight against all forms of discrimination to specific Guidelines
concerning the protection of the right to life, the prohibition of
torture, and the use of force.
16. The protection of human rights is a central issue in many
publications of the Public Security Department, such as the monthly
magazine “Polizia Moderna”, which contains many articles on the
topic. More specifically, the Public Security Department introduced
appropriate teaching material in all its 28 Schools and training
Centres, including the translation into Italian and the distribution
of the following material, issued by the Council of Europe: 1.
Policing in a democratic society – Is your Police service a human
rights champion?; 2. A pamphlet for Police On Human Rights and its
protection under international law; 3. Discussion materials
including On The Police and Human Rights training; 4. The Human
Rights Challenge in Police Practice.
Additional documentation includes and refers to:
- The Italian translation and the dissemination among Police
officers as individual endowment, of the text of the
Recommendation Rec. 10 (2001), adopted on September,
19th 2001 by the Committee of Ministers of the Council
of Europe (“Code of Ethics for a democratic cleansing”);
- The Handbook for Police officers on “The Police service in a
multicultural society”, as drafted, in partnership with the non
profit organization COSPE and with representatives of the Chinese,
Roma, Nigerian, Jewish and Islamic communities;
- The Handbook for the training of trainers on “Human rights
and Police” as printed by the Department of Public
Security.
17. As far as the relationship between Police and vulnerable
groups is concerned, it should be noted that the Department of
Public Security coordinated an EU project (Building A Police Service
Within a Multi-ethnic Community) involving the Italian Roma
community and inviting Mr. Demir Mustafa – an outstanding
representative of the relevant community - among the stakeholders,
representing ethnic groups at risk of discrimination. Mr. Mustafa,
among others, outlined the problems of his community, besides
providing information on the Roma culture, the perception of the
Police action and the quality of the relationship with Police
officers. In this context, study-cases concerning relevant positive
and negative actions of Police officers were discussed, and specific
indications on how law enforcement officers should build their
relationship with Roma community were also put forward. In
particular, it was carried out a research on how Police officers
should behave vis-à-vis Roma community.
18. In this context it should be noted that also the Carabinieri
Corps attaches the utmost importance to the study of Human
Rights and Humanitarian Law
in the academic and training curricula. The attention to
victims is also testified by the recent introduction of the study of
victimology in training institutes, which modifies the
approach towards the phenomenon of criminality, no longer considered
exclusively from the viewpoint of the offender, but assessed bearing
in mind the needs of the offended.
Advanced ad hoc training has been introduced for all the staff
personnel participating in peace support missions.
19. With specific regard, to the penitentiary Police, the subject
of human rights is always included in the curricula of the basic
training courses for the newly recruited staff of penitentiary
police of any rank.
The subject of the “international protection of human rights
and of the rights of detainees” is structured in the following
contents: the civil rights and freedoms, the sources of the EU Law
and International Conventions, including the United Nations
Convention against Torture, the relation between European Union
and Italian Legislation, as well as the Standard Minimum Rules for
the Treatment of Prisoners and the European Prison Rules adopted
by Council of Europe. Those subjects are taught by magistrates
experts in the relevant fields. The presentation and the analysis
of the penitentiary norms are focused on the principle of the
respect for human dignity in order to strengthen ‘a culture of
legality’ centered on human rights. In particular, a training
course for Penitentiary policemen recently held, the “system of
inter-professional relations and of treatment” aiming at promoting
deontological and professional values and it includes subjects as
criminology, penitentiary psychology, the treatment of prisoners
detained in penitentiary circuits. With particular reference to
Roma and vulnerable groups, the following issues are dealt in the
training courses: intercultural education for mediation and
conflicts management, legislation on migration, migration routes.
The courses also include training for an efficient
self-defence, limiting to the minimum extent the use of offensive
actions which can harm a person; the techniques of the Global
Method of Self-defence are taught, which tend to infuse the sense
of operational self-confidence and which make use of communication
and persuasion skills, as well as of verbal assurance skills.
20. To conclude, on a more general note, law enforcement
personnel is routinely trained in order to deal with a changing
reality under which there is the acknowledgement of better prepare
the domestic forces to, inter alia, deal with vulnerable groups
[paras. 25-26 of the Report].
21. It should be noted that the Ministry of Education is willing
to disseminate the Factsheets on Roma History at the educational
level throughout the country in the course of the next academic year
[para. 30 of the Report].
22. Concerning Roma children’s schooling as well as the
establishment of specific Agreement Protocols, the Ministry of
Education is currently implementing policies aimed at the
integration of Roma in the Italian school context, in strict
cooperation with several local institutions. The Agreement Protocol
already established in the seventies, with the Association “Opera
Nomadi” for the ‘protection of Roma, Sinti and Travellers’ has been
renewed since 2005. Furthermore, specific Agreement Protocols are
being implemented by the interested local institutions and relevant
organizations representing Roma, Sinti and Travellers’.
The activity of cultural mediators in schools proves to play a
key role in several areas such as schooling, information,
orienteering, linguistic translation and cooperation with social
services.
23. Concerning the recommendations by the European Commission
against Racism and Intolerance (ECRI), to combat racism and
xenophobia among youngsters, the Ministry of Education is taking the
appropriate measures to ensure that the educational activity in
schools is aimed at achieving such objective.
The fight against racism and racial discrimination, at the
educational level, is thus carried on by the Ministry on
Education, from the primary through the secondary school, by means
of specific educational programmes, marked by an intercultural
approach. All children living in Italy enjoy the right to
education, even if their parents have no residence permit. As a
consequence, the Italian school system is committed to providing
knowledge of different cultures.
24. Last but not least, as far as the establishment of an
independent national human rights institution is concerned [para.27
of the Report], it should be noted that the Government announced in
December 2008 that it is preparing its own Bill on this issue. The
drafting process is already under way within the concerned
Administrations. Meanwhile a group of MP’s has introduced a specific
draft law to the Senate (A.S. 373).
III. The protection of human rights of Roma and
Sinti
25. As already reported in the Government comments, dated 21 July
2008, the Italian Authorities are committed to adopting specific
measures, to enhance security for all citizens and to better address
integration and/or immigration-related issues. Most of the measures
concerned, consistent with the Italian Constitution and with EU
provisions, are currently under discussion.
26. Once again, it should be underlined that the most recent
measures – such as those included in the “security package” - are
meant to curb criminal behaviours of individuals. No provision is
envisaged against any community, group or class, nor is linked to
any form of discrimination and xenophobia.
Re-affirming the rule of law, the Italian Government re-assures
that adequate living conditions are in the interest of everybody,
including Roma people and groups potentially more exposed to the
risk of abuses and exploitation. Restoring good living conditions
within the law is in the interest of the Italian society,
including the communities concerned.
27. As to the events occurred in Ponticelli (Naples)[para. 34 of
the Report], as already reported in the Government comments dated 21
July 2008, in order to identify the people involved the Police
submitted a report to the competent Judicial Authorities. The Office
of the State Prosecutor at the Court of Naples promptly initiated a
criminal proceeding against unknown persons. At present, two alleged
offenders have been identified. They have been put under the
precautionary measure of the house arrest on the ground of arson and
devastation.
28. As far as the Roma camps are concerned, in terms of
preliminary remarks, an unauthorized camp for its same nature cannot
ensure appropriate living conditions. As a matter of fact, the
forced evictions carried out in these camps by the Police forces
often have the final purpose to provide a more appropriate
accommodation for those families with women and children.
As pointed out by the OSCE High Commissioner on National
Minorities in his Report following his visit to Italy in 2008,
some best practices on the matter have emerged in Italy, such as
those developed at the municipal level in Bologna that has
transferred Roma people from illlegal camps to authorized camps
and from authorized camps to regular housing.
29. In this perspective, the Municipality for social policies and
health promotion of Rome has increased the number of places for the
temporary reception of women and children, in addition to the
enhancement of the cooperation between its “Sala Operativa Sociale”
and the Police forces [paras. 36-37 of the Report].
30. Concerning the health situation in the Roma camp of Casilino
900 in Rome, the Municipality of Rome has prolonged up to the end of
2009 a Protocol with the territorial health agency (acronym in
Italian, ASL), to which all the activities of health control and
assistance to the people of the camp are thereby delegated. In this
regard, a vaccination campaign for the children living in this camp
has been initiated at the end of February 2009. In the course of the
initial round of this campaign 251 children were vaccinated except
four children, due to either the choice of their parents or the
specific health conditions. Moreover, an ad hoc protocol for a
special plan of vaccination was signed with the Italian Red Cross
and started on 28 February.
31. As anticipated to the Commissioner by the Mayor of Rome [para
39 of the Report] on 29 January 2009 a meeting took place among the
Mayor, the local Authorities for social policies and health
promotion of Rome and a representative of the camp of Casilino 900.
This was concluded with the adoption of a Memorandum of
Understanding, whereby the Municipality of Rome committed itself to
implement renovation works aimed at improving the living conditions
in the camp, while the camps’ representatives committed themselves
to collaborate with the Administration either during the works and,
later, for the relocation of the camp. As scheduled, these works
started on 23 February 2009.
32. As to the Mayor of Rome’s intention to have ready, by the end
of 2009, regular settlements for all Roma people in Rome, at the
beginning of February, the Municipality of Rome issued a “Plan for
Nomads”.
By following the timetable contained in such a Plan, a
relocation of many camps – characterized by a high level of social
criticality, including Casilino 900, will be realized by settling
the people concerned into “authorized villages”, some of which
will be of new conception.
The aforementioned Plan, whose purpose is to uphold the process
of integration with nomads’ communities, has been scrutinized by
the Minister of Interior, Hon. Maroni, who also offered funds to
complete the program.
33. In line with these efforts, it is to be stressed the action
of the Prefect of Rome, who has been appointed by the Prime Minister
Order of 30 May 2008.
On 18 February 2008, the domestic Commissioner issued
“Regulations for the managing of the equipped villages for nomads
communities located in the Latium Region”, which was subscribed by
the Region, the Province and the Municipality, resulting into both
a useful handbook of operative nature and a pattern for “best
practices”.
The Guidelines provide for:
- A temporary authorization of settlement (two years renewable
only once);
- The outline of general rules of behaviour, under which every
single Municipality is given the task to draw up its own code of
conduct;
- Activities of control on entrance flows;
- A Centre for social and educational activities oriented to
the integration;
- Institution of a Representatives’ Committee of the village,
with a designated speaker;
- Institution of an Advisory Committee, composed of all
stakeholders involved in the managing of the village, including
Representatives’ Committee;
- Definition of the causes entailing the revocation of the
temporary authorization.
The Municipality of Rome will issue, on the basis of the
mentioned Regulations and by a proper act, its own “Regulations on
the temporary settlement in the authorized villages for the nomads
communities in the Municipality of Rome”.
34. Within this framework, it is worthy of mention the National
Strategic Plan for Structural Funds 2007-2013, under which the Equal
Opportunity Department within the relevant Ministry elaborated
several Plans of Action providing structural interventions for Roma
communities through the European Social Fund and the European
Regional Development Fund.
In particular, with a view to promoting a higher participation
of Roma, Sinti and Travellers in the economic and social fields,
UNAR has funded specific projects aimed at providing legal,
administrative and managerial support to Regions for the
identification, planning and monitoring of regional policies for
the elimination of local obstacles to the social inclusion of the
concerned communities. To this end, there will be a mapping
exercise of the institutions and services available, including
local social projects on education, training, labour, health care,
etc.
35. While evaluating additional measures, in order to promote the
integration of minorities and to improve their living conditions,
the Italian Authorities have adopted various initiatives.
As already reported in the Government comments dated 21 July
2008, the Minister of Interior, Hon. Maroni appointed the Prefects
of Rome, Milan, and Naples as “ad hoc Commissioners”, according to
EU Regulation No. 230/2008 (which allows the recording and
featuring of some biometrics records - fingerprints and photos -
in stay permissions for non-EU citizens over the age of 6) and to
the “emergency (which does not correspond to the public state of
emergency to be communicated to the United Nations)” declared on
the basis of the national legislation on civil protection. These
Commissioners were tasked with the duty of adopting measure to
solve the emergency relating to the nomads settlements, in their
respective Regions [paras. 41-42 of the Report]
36. As a matter of fact, the Government decided to take this
urgent action subsequently to the serious and degrading
socio-environmental conditions in some parts of Italy, in
particular, nearby the metropolitan areas in Rome, Naples and Milan,
characterized by several settlements both authorized and
unauthorized [para. 46 of the Report].
These settlements hosted communities presenting several
differences in terms of ethnic belonging, nationality and
individual juridical status. In such settlements there were Non-EU
citizens, EU citizens, Italian citizens and individuals who could
not be identified since they were undocumented.
37. As to the identification procedure, once again the Government
takes this opportunity to reiterate that information was collected
without the creation of a data-base and in accordance with national
and international laws and regulations concerning the protection of
privacy, through records that are used for all citizens, under the
responsibility of authorized entities.
38. Against this background, it was considered necessary to get
detailed information about the number of the people living in the
settlements, in order to guarantee them a greater level of security
and to improve their living conditions. As a consequence, a census
was made to identify all the people, not only Roma and Sinti.
“Civil Protection Orders” (ordinanze di protezione
civile) were adopted in order to speed up the administrative
procedures, including agreements to build new camps as well as to
identify the due additional economic resources from within the
State’s Budget, in order to grant ad hoc reception measures, build
new structures and improve those already existing.
The “Orders” also entail specific support measures to promote
the integration of people in the settlements through comprehensive
projects having an integrated nature aimed at facilitating the
school enrolment and the search for employment.
39. In the following phases, adequate facilities, called
‘solidarity villages’, will be set up. These villages will be
provided with basic services, to be transparently managed in
cooperation with the communities’ representatives, in order to
guarantee the security both inside and outside the settlements
themselves (on the basis of the ‘best practices’ already
experimented in some local administrations).
Along these lines, mention has to be made of the newly
established Office within the Interior Minister’s Cabinet, namely
a Technical Working Group, tasked with overseeing the
implementation of the provisions contained in the mentioned “Civil
Protection Orders” dated 30 May 2008. The Working Group includes
the Prefects/Commissioners and the Administrations involved in the
initiatives concerning the social inclusion of the communities,
namely the Ministry of Interior, the Ministry of Labour, Health
and Social Policies, the Ministry of Education and UNICEF. The
mandate of the above WG is to draft an Action Plan on a number of
social, welfare and integration measures.
40. In this context, it might be recalled that the OSCE High
Commissioner on National Minorities in his report following his
visit to Italy in 2008, noted the positive measures applied in the
Via Candoni camp, in Rome, where 80 per cent of Romanian Roma people
are working.
41. In November 2008, it was signed a Memorandum of Understanding
between the Ministry of Interior and UNICEF, to ensure the adoption
of a set of childhood protection-oriented initiatives. Similar
projects are being currently drafted by other Ministries competent
for social policy matters, including the Ministry of Labour, Health
and Social Policies and the Ministry of Education.
As to a national strategy for social inclusion of Roma and
Sinti communities [para. 49 of the Report], it is worthy of
mention that in the Planning document for the years 2009-2011
(which is currently under drafting) on actions and interventions
which the Government intends to enact in the field of immigration
and integration, a specific section is devoted to a Program of
intervention for Roma and Sinti communities.
42. Under the National Strategic Framework of the 2007-2013
Structural Funds, the Department for Equal Opportunities drew up a
Plan providing integrated support to the Roma community through the
ESF and ERDF funds, as agreed with the relevant Management
Authority. In particular, the following actions are devoted to this
end:
- Promotion of policies and instruments for social inclusion
and combat discrimination against the Roma, Sinti and Travellers.
The objective is to remove all discrimination and promote greater
participation in economic and social development of Roma, Sinti
and Travellers. The action will, inter alia, support the regions
in the regulatory, administrative and management in identifying,
planning and monitoring of policies for guidance and support in
overcoming local barriers the inclusion of these communities.
- Identification, analysis and transfer of best practices on
non-discrimination in terms of benchmarking.
This activity is intended to launch a system to collect and to
network among all relevant actors, at different institutional
levels, namely at the European, national and regional levels. The
purpose is to share practices, improve the skills on specific issues
and to compare experiences within the European region. The DOSTA
program is currently put in place in Italy and will be concluded at
the end of 2009, since it has already successfully carried out in
five countries of Eastern Europe. [para 32 of the Report].
43. In addition, UNAR participate, on behalf of Italy, in EUROMA
(standing for the European Network for Social Inclusion of the
ROMA). The EUROMA Network, funded by the European Commission, aims
at preparing social inclusion projects for Roma people.
Concerning the initiatives to raise awareness among Roma people
of rights and remedies, UNAR has funded a project on protection
means against racial discrimination, made by the Lawyers’
Association for the Human Rights Protection (acronym in Italian,
UFTDU). The main objective of the project was to disseminate best
practices as developed at the national, European and international
levels to combat discrimination based on racial or ethnic grounds.
To achieve this goal, a whole training-day on "Racial
Discrimination and Access to Justice: The new role of
associations” took place in Rome and was addressed to all the NGOs
working in this field.
As already mentioned under section II concerning legal
assistance to Roma and Sinti [para. 50 of the Report], it might be
important to recall both the Registry of Association at UNAR and
the free legal aid, ensured by Italy, in accordance with Art.111
of the Italian Constitution. With specific regard to legal
assistance activities carried out in collaboration with industrial
associations, UNAR has conducted awareness and capacity-building
campaigns through regular contacts with representatives of
associations engaged in the protection of this minority. It is to
be noted that the Register of associations and institutions
working the field of the fight against discrimination under
Article 6 of Legislative Decree No. 215 of 9 July 2003 includes
Opera Nomadi, Associazione Italiana Zingari Oggi (AIZO), the
National Union and the International Roma and Sinti in Italy
(JOIN), observation, Nevo Drom Roma and Sinti Policy Abruzzo @
Opera Nomadi.
44. With regard to the unaccompanied children [para 53 of the
Report], the “Central Committee for the coordination of the
protection of unaccompanied minors” is operational since 18 October
2008. Its has a two-fold mission towards guaranteeing the rights of
those unaccompanied children who are in Italy, and evaluating
reception and assisted return projects. The Committee issued, on 20
January 2009, a Directive on managing inter alia
unaccompanied Romanian children.
45. Children exploitation, specifically those forced to begging,
is widespread in the urban areas. The Government considered
necessary to adopt harsher repressive measures against the
exploiters. Besides being extremely vulnerable, it is difficult for
the social services to detect these children since they are unaware
of the situation of exploitation they are subjected to.
Draft Law No. 1280 foresees (article 6) the extension of the
responsibility of adults participating in the crimes committed by
minors (modification of Article 112 of the criminal code), while
article 8 envisages the abrogation of article 671 of the penal
code since the latter punishes only with a fine this form of
exploitation. The above draft Law recognizes the employment of
minors in begging as a crime (article 600-octies of the penal
code); it punishes, with the detention up to three years, those
exploiting for begging purpose a child under the age of 14.
46. With regard to children's schooling, as noted by the OSCE
High Commissioner on National Minorities in his report following his
visit to Italy in 2008, it has to be recalled that some settlements
include pre-school facilities, while others offer some form of
transportation to and from schools.
47. To conclude on the census, it has to be reiterated that in
conformity with the Ministry of Interior’s Guidelines adopted on 17
July 2008 and the Data Protection Authority’s directives, the census
has been carried out in close cooperation with the Italian Red
Cross. The data collected are not utilised to set up a database or a
separate archive. They are used for administrative purposes, in
conformity with the law on the protection of personal data. The use
of the collected personal records is limited to humanitarian and
social assistance's purposes and the collection of data related to
ethnic origin or religion is forbidden.
The European Commission (Commissioner Mr. Barrot) acknowledged
that the Italian Government has abided by the European legislation
and that these measures are not discriminatory. A positive signal
towards the above Guidelines was also given by the OSCE High
Commissioner on National Minorities in his report following his
visit to Italy in 2008.
48. Within this framework, it should be noted that the
Prefects/Commissioners have been provided with the funding of a
total 500.000 in 2008, while they will receive between ten and
thirty million euros for the year 2009, in order to implement
relevant initiatives. More specifically, it has been established, by
article 61, para.18, of Act No.133/2008, an ad hoc Fund amounting to
100 million euros, within the Ministry of Interior. Such Fund will
be devoted to various initiatives, aimed at enhancing public order,
improving the camps, and launching both specific projects for
children living in these camps and social integration measures. The
Minister of Interior has decided by ministerial decree dated
February 3, 2009, to devote 30% of the above Fund to initiatives to
be undertaken at the municipal level, by means of agreements between
the interested Municipalities and the relating Prefectures [paras.
43-44-47-54-59-60 of the Report].
IV. The protection of human rights of immigrants and asylum
seekers
49. The right to free movement is an inalienable fundamental
freedom recognized to EU citizens by the EU Treaties. Nevertheless,
the respect for the laws of every Member State remains crucial. This
is the conditio sine qua non for the coexistence and social
inclusion within the EU. Accordingly, Directive 2004/38/EC of 29
April 2004 expressly provides that EU citizens, or members of their
families may be expelled from the host Member State for public
security or public health reasons.
50. The Commissioner deals, in his Report, with the new draft
legislation on immigration issues which is currently under debate in
the Parliament. He states that the measures under consideration
would be “draconian”. The Commissioner stresses in particular that
the possible criminalization of illegal immigrants would be a
disproportionate measure equating the migrants with the smugglers.
The Italian Government does not agree with these remarks [para.83 of
the Report]. The Government firmly reiterates, as already noted in
its Document of 21 July 2008, that the new proposed legislative
measures on immigration have no relation with any kind of xenophobic
attitude but, on the contrary, have the objective to address more
effectively the phenomenon of irregular immigration (as well as its
connection with both ordinary and organized crime) and its negative
impact on the society as a whole.
51. On a more specific note, in his Report the Commissioner
reiterates his disapproval of bilateral or multilateral agreements
for the forced return of irregular migrants, with countries with
long-standing, proven records of torture. The Italian Government
observes that the management of large migratory flows presents very
serious challenges to the state and that in this context agreements
for the forced return of the illegal migrants not entitled to
international protection are a useful tool to fight human
trafficking and promote regular migration [para.77 of the Report].
Therefore, at present the Government stresses that several
projects concerning the cooperation on migration and
asylum-related fields are ongoing, with origin and transit
countries. These projects are financed by EU funds.
52. As far as the legislative framework is concerned, it has to
be noted that Law Decree (A.C. 2232), dated 23 February 2009, has
been just introduced to the Chamber of Deputies for its enactment.
It foresees the possibility to extend, beyond the initial term of
sixty days, the period of holding of Non EU nationals in the
Identification and Expulsion Centres. In case of non cooperation by
the concerned individual to his/her repatriation or in case of a
delay in getting the necessary documentation from the country of
origin, the term for the holding can be extended up to two
additional sixty-days periods, after confirmation by the peace
justice. In any case, the stay cannot exceed 180 days, in line with
European Directive 2008/155 CE [paras.64-83 of the Report].
53. Article 39 of the Government Text on “public security”, as
adopted by the Senate on 5 February 2009, is currently under
examination by the Chamber of Deputies that is also evaluating the
impact of the provisions concerning the possibility for doctors and
nurses to denounce irregular immigrants, “No obligation of
denouncing has been introduced but the elimination of the
prohibition to denounce”, as emphasized by the Minister of the
Interior early February 2009 [Para. 85-86-87-88].
Regrettably, the Commissioner refers, under letter b) of
para.65 of the Report that, as regards the facilitation of family
reunification 33 DNA tests may be requested to this end. The
Government would like to point out that Law Decree No. 160 of 3
October 2008 does not fix at all the number of tests.
54. With regard to the European Convention on Citizenship, signed
by Italy on 6 November 1997 but not yet ratified, it is worth of
mention that this is a work in progress, currently carried out by
the Ministries concerned, by means of an impact assessment exercise.
The Ministry of Interior has confirmed to the Ministry of Foreign
Affairs its support for the approval without any reservation, on 14
January 2009. In doing so, the Ministry of Interior has changed its
previous position aimed at putting forward a reservation to Article
6, para. 4, lett. f, Chapter III of the Convention, relating to
facilities for the naturalization of foreign minors [para.66 of the
Report].
55. In relation to children from the former Yugoslavia, it is
confirmed the orientation of the Government to support the
recognition of the Italian citizenship to those children being born
in Italy from parents both deprived of the citizenship following the
war in the former Yugoslavia. Such position is guaranteed if it is
proved that at least one of the parents was in Italy prior to
1st January 1996 [para.67 of the Report].
For that purpose, a Government amendment to the above draft Law
was presented during the parliamentary works. The Senate decided,
at that case, to postpone the examination of the above amendment,
also affecting the legislation on Citizenship. The relevant debate
is underway at the Chamber of Deputies.
56. On a general note, the Government would like to recall, once
again, that Italy has never declared “the public state of emergency
[para.68]”. The need to resort to ad hoc – and not to extraordinary
- measures is the result of the careful balance between opposite
stances, between public order and liberty. Therefore the Government,
recalling its Letter dated December 5, 2008, reiterates that the
decision taken at that time was due to mobilise specific financial
and human resources.
57. As to the cases mentioned under para.72 of the Report it has
to be noted, at the proceeding level, that the European Court has
declared so far the admissibility of a limited number of complaints,
and has also requested an expertise to control the authenticity of
the signatures therein. Such evaluation is still ongoing.
58. With regard to complaints concerning UNHCR information about
the difficulty in assessing, on the island of Lampedusa [para.74 of
the Report], the requests for asylum seekers, it has to be noted
that, on the island, the work of the special Committees was needed
from 16 through 22 January 2009, in order to ensure continuity in
the applications’ treatment.
In that period, 75 applications were presented and processed. The
status or subsidiary protection was granted to approx. half cases.
After that week, all asylum-seekers in Lampedusa were transferred
into CARA, placed on national territory. Since that time, by January
23rd, at the end of those massive disembarkations there
was no-longer need for the Committees to operate on-site.
59. The situation of unaccompanied minors warrants specific
measures [paras. 76-91 of the Report]. The Government thus reaffirms
that the utmost attention is paid by the Ministry of the Interior to
this vulnerable group. To this end, it is worth mentioning the
Ministerial Memo, dated 13 February 2009, both denying the holding
into administrative detention Centers for minors and the delays in
identifying problems around their age. As to these cases, it is
applied a flexible and open approach when healthcare controls on age
reveal doubts.
With this instrument, the Minister of the Interior, drew the
Prefects’ attention to the need to implement all the necessary
strategies in this area. By resorting to the Local Councils for
immigration as a sort of forum for discussion and exchange of
views between all relevant institutions, the Minister has called
on Prefects to give further impetus to all activities. Such
actions have been designed to promote the involvement of all
resources currently operating in the territory, in order to ensure
the highest standards of protection of minors, promoting their
recognition and more complete implementation of the rights which
they are entitled to [paras.75-76 of the Report].
60. The Italian Ministry of Labour, Health and Social Policies
reports the following updated data on foreign unaccompanied minors
who are present in the Italian territory.
At the end of December 2008, 7.797 unaccompanied foreign minors
are estimated to be in the Italian territory. In the last few
years the presence of unaccompanied foreign minors, although not
so different in numerical terms, has undergone significant changes
with regard to minors’ countries of origin as well as to the
transportation employed to reach Italy.
In general, only 23% of unaccompanied foreign minors in the
Italian territory is identified as a consequence of possessing
valid identity card or documents; on the other hand it is not
possible to record the identity of the remaining 77% as they are
not in possess of valid documents and the family in the country of
origin is not found.
National data are contained in the database of the Committee on
unaccompanied foreign minors which is tasked with the gathering
and the analysis of information, among other activities.
61. The Committee on unaccompanied foreign minors is currently
developing, together with the National Association of Italian
Municipalities (Associazione Nazionale Comuni Italiani) a
National Program on unaccompanied foreign minors dealing with the
following issues:
1. Reception and identification. The Committee can intervene
efficiently in the case of identified minors, however is not in a
position to offer the same guarantees to unidentified minors who
are just registered in a specific database. As a consequence the
process of identification is fundamental in order for the
Committee to perform its mandate. In particular, all the persons
who were in contact with unaccompanied foreign minors have to
refer, as soon as possible, all information useful to his/her
identification to the Committee.
2. Information about minors’ identity and situation can be
obtained in several ways, in particular, through a comprehensive
interview with the minor. Such dialogue takes place as soon as
possible and, in particular, is conducted in a sensitive way. This
information is particularly crucial since it increases the chances
for family re-unification. The identification of the minor is
under the competence of the Police, in cooperation with the
diplomatic and consular Missions in the countries of origin. The
swift and clear identification of the minors is one of the
pre-conditions to guarantee the best interest of the child. For
this very reason, there has been an intensification of the efforts
to identify minors nearby those places where boats full of
immigrants use to arrive. Additionally, it is worth mentioning
that psychologists, translators as well as cultural mediators are
employed in order to facilitate the identification of foreign
minors, and to piece together the reasons behind their migratory
projects, besides providing a first indication of their
status.
3. Bilateral agreements: The bilateral cooperation with the
Countries of origin constitutes an essential tool to prevent the
phenomenon and to guarantee the success of assisted return
programs and the subsequent familiar and social re-insertion of
the minors in the country of origin. These programs are run by
specific international organizations, whose activity is monitored
and assessed by the Committee on foreign minors.
4. The Database: The census and the monitoring of the minors
constitutes a valuable tool to increase the knowledge and to
enhance the management of the phenomenon. The Committee receives
information about the foreign minors through a series of sources,
such as the social services of local Authorities, by Police HQs.
(Questure) and by Juvenile Courts. The Committee performs
the task of networking and connecting with the above-mentioned
institutions in the field of reception, assisted return, and
family re-unification. Once the information on minors has been
obtained, the Committee includes the minors’ name in a specific
database which is updated with several communications on the minor
concerned. Besides, for every single minor, it is prepared a case
file, containing all the related documentation. Subsequently,
through the analysis of the communications provided by the local
institutions, by the Police and by the Juvenile Courts, it is
possible to know if the minor concerned is being identified. This
system is gradually improving, also through a stricter cooperation
with the local institutions, in order to guarantee the
traceability of the minor’s presence in the Italian territory from
his/her arrival to the conclusion of his/her process of
integration or his/her eventual assisted return.
5. Familiar investigation procedures: The identification of the
parents as well as the knowledge of the family’s social and
economic context allow to proceed, if possibile, with the minors’
assisted return. The Committee is attempting to enhance the
quality of this intervention, on the basis of the experience
gained in these years, through the projects run by local entities
and funded by the Committee itslef.
6. Protection of Roma, Sinti and Travellers: As to the
protection of Roma and Sinti, it is worth mentioning the draft
National Action Plan, prepared by the National Observatory for
Childhood and adolescence that has identified, among the
priorities, measures for Roma, Sinti and Travellers
children.
62. The programming and policy document – including the widening
of the context and the indications to give full effect to the rights
of Roma, Sinti and Travellers children – has provided, among others,
the following recommendations:
· To implement a policy to promote the rights of Roma, Sinti
and Travellers children, boys and girls, with a holistic,
systematic and integrated approach, which does not artificially
separate the issues of housing, schooling, of the cultural
specificities, health, leisure and inclusion;
· To implement policies to support access to the labour market
and training courses;
· To facilitate the recognition of the Italian citizenship to
those foreign children being born in Italy when they turn to the
adulthood;
· To facilitate housing solutions;
· To continue the implementations of projects, pursuant to Act
No. 285/97, specifically aimed at Roma, Sinti and Travellers’
communities children;
· To identify and disseminate best practices from the 285
projects implemented in the territory;
· To promote participatory processes;
· To promote educational, leisure and training initiatives;
· To promote activities to raise awareness of the culture of
Roma, Sinti and Travellers;
· To support the role of women in these communities;
· To facilitate the access to the work labour;
· To use to the above ends the EU ad hoc Funds.
63. Along the above lines, the Department of Juvenile Justice,
Ministry of Justice, emphasizes that in many cases foreign minors -
immigrated to Italy, often with an irregular status - live in
precarious personal, family and social conditions.
As already mentioned the unaccompanied minors are often
“recruited” by criminal groups composed of adults, very often of
the same nationality, who exploit them in illicit activities, by
threatening them. This is particularly true in the case of foreign
girls, many of them belonging to the Roma community, who live in
conditions of vulnerability and dependence amounting very often to
real exploitation.
This situation is demonstrated by the number of foreign minors
reported to the Public Prosecutor's Office at the Juvenile Court
that, in 2006, was about one-fourth of the total number of minors
reported; in proportion it is far greater than the relation
between the whole number of foreign minors as to Italians.
64. Considering foreign minors’ living conditions, the Ministry
of Justice notices that the criminal proceedings against these young
people may be also an opportunity to exercise a form of protection.
In the framework of these proceedings foreign minors can be
involved in projects of social inclusion. Besides, the efforts
made by the Italian Juvenile Justice System, including the work by
the Judicial Authorities, allowed to record the following trend in
the last years:
- A progressive and significant decrease of foreign minors’
imprisonment (-28% from 2004 to 2007);
- A constant and significant increase of alternative non
custodial measures such as the placement in community for the
social reintegration of the minor (with regard to foreign minors,
+ 28% from 2003 to 2007);
- The doubling of the number of foreign minors making use of
the application of ‘testing procedure’(from 274 to 530, from 2003
through 2007).
On the other hand, the Department of Juvenile Justice is aware of
the necessity to implement the mechanism aimed at granting benefits,
as enshrined in the Italian Juvenile legislation on foreign minors.
65. The knowledge of the critical situations experienced by
numerous foreign minors immigrated to Italy, has led the Italian
Departmental System of the Juvenile Justice to develop a
comprehensive and wide network of social cooperation initiatives on
the one hand; and to favour the realization of projects,
institutional agreements and any other kinds of initiatives aimed at
establishing mechanisms of social and labour inclusion for foreign
minors on the other hand.
In the whole territory there are 27 projects of intercultural
mediation, that guarantee the presence of the ‘cultural mediator’
in the Juvenile Justice Services as well as 44 literacy courses;
most of them are carried out in the Penal Institutes for Minors
and are directed to detained foreign minors in order to start
projects of social, educational and labour integration.
Concerning the Inter-Institutional Agreements, both at national
and international levels, it is crucial to notice, once again:
- The “Agreement between the Italian and the Romanian
Government on cooperation for the protection of Romanian minors
who are unaccompanied or in difficult situations, living in the
territory of the Italian State”, signed in Rome, on 9 June 2008.
This Agreement established the following institutions:
a) The Organismo Centrale di Raccordo (acronym in
Italian, O.C.R.), whose mandate consists in connecting all the
institutions dealing with the issues related to the protection of
unaccompanied EU minors present in the national territory. This
Institution is aimed at the implementation of the bilateral
Agreement and has the following tasks: to guarantee the protection
of unaccompanied EU minors, who are present in the national
territory; to implement the Italian-Romanian Agreement; to assess
the projects of reception and return of minors in their countries
of origin.
b) The “Directive concerning the management of Romanian minors
in the Italian territory who are unaccompanied or find themselves
in vulnerable or difficult situations” has the objective to
protect EU minors, following the entrance of Romania and Bulgaria
into the European Union, on 1 January 2007;
c) The “verification of the age of unaccompanied minors”: a
document is being drafted within the Superior Health Council in
strict cooperation with other institutional stakeholders having
competence in the sector of the protection of minors. This
document aims at easing the process of unaccompanied minors’ age
verification that is crucial to determine both the responsibility
of the individual and consequently, the competence of the Judicial
Authority to protect and to promote vulnerable and disadvantaged
segments of the population;
d) The “Committee on Foreign Minors”: established within the
Ministry of Labour, Health and Social Policies competent on minors
coming from non EU countries. It carries out tasks related to the
verification of the status of unaccompanied minor, to the activity
of research aimed at the finding of minors’ relatives; in addition
it is further competent to deal with the census of unaccompanied
minors present in the Italian territory.
e) The “National Observatory on childhood and adolescence”:
established by law 451/97, is tasked with the function of
direction and general promotion of the policies concerning
childhood and adolescence; every five years it prepares the
Government Report to the United Nations on the implementation of
the disposals contained in the Convention on the Rights of the
Child of 1989.
The Department of Juvenile Justice will further cooperate to
the initiatives and collaborations, already started or that are
going to begin, regarding the protection of the rights of minors
and of those individuals at risk of greatest social exclusion.
Such initiatives are inspired by the principles contained in the
Convention on the Rights of the Child, about the protection and
the care as is necessary for his/her well-being, from which derive
all the national and international legislation on the topic.
It is also relevant to remark that the policies concerning the
protection of minors’ rights, adopted by the Government, are
implemented without any distinction as to ethnicity, nationality
or gender. It is necessary to recall that the actions aimed at the
social and labour inclusion of the minor involved in criminal
proceeding are tailored for the individuals’ needs.
66. Along these lines, recalling the recommendation of the
Council of Europe on projects dealing with unaccompanied minors
[para.91 of the Report], UNAR recalls that there are initiatives
(ACTIONS) that will be financed by the European Fund for Refugees,
under the annual Program for 2008, amounting to approx. 2 million
euros, and are related to specific areas of intervention such as:
- Strengthening of reception and support measures to more
vulnerable applicants and holders of international protection
(unaccompanied minors, victims of torture, women, etc);
- Supporting courses of socio-economic inclusion to the holders
of international protection, in general, and unaccompanied minors in
particular;
- Monitoring the implementation of the national translation of EU
legislation on asylum.
In particular with respect to Action 3.1.d aimed at the
“Realization of personal interventions to support courses of
socio-economic inclusion to the holders of international
protection, with particular attention to unaccompanied minors”, it
is considered that the proposals may be submitted from local
authorities, public bodies, international organizations operating
in the sector, NGOs qualified in the field of intervention, sector
associations (ONLUS and Cooperatives), private entities,
non-for-profit organizations with proven experience in the area,
universities, research institutes.
Interested subjects may participate individually or in
partnership with each other. In case of partnership project it
must be identified a "leader", responding to the Responsible
Authority for the realization of the project, namely local
Authorities, agencies or industry associations, etc..
Interventions will need to provide personalized support through
pathways socio-economic relation to five different areas: work,
home, school, health, culture and use of leisure time education.
For example, with regard to housing, it must be provided for all
those interventions whose end result is covered by housing
recipients (housing subsidies to cover the costs of deposit or
first month of rent, purchase of essential furniture, partnerships
with real estate agencies or industry associations). However, with
regard to the employment, it may be provided assistance (training,
baby sitting service for working mothers, facilities for access to
day nurseries or play) that create the conditions for the concrete
job in an autonomous or subordinate of the holder international
protection. With regard to schooling, all projects favouring the
school inclusion at all levels, including the recognition of
diplomas or other educational qualifications, have been presented.
With regard to health, it can be presented proposals concerning
extra-ordinary interventions necessary for the treatment and the
rehabilitation of the beneficiaries that comprise costs not
covered by the National Sanitary Service. With regard to the
activities connected to leisure, it is possible to present
projects specifically targeted to unaccompanied foreign minors and
asylum seekers that aim at their integration through sport as well
as recreational activities.
67. The Government is implementing the "EU Plan on best
practices, standards and procedures for combating and preventing
trafficking in human beings", as adopted by the Justice and Home
Affairs Council in December 2005, to strengthen the commitment of EU
and Member States in preventing and combating trafficking in human
beings, and in the protection, support and reintegration of victims,
involving NGOs and International Organizations.
It should be noted that among the initiatives adopted in this
context, there is the implementation of certain provisions of the
“Council of Europe Convention on combating trafficking in human
beings”, adopted in Warsaw on 16 May 2005. In fact, Law No. 228 of
11 August 2003, on measures against trafficking in persons, has
already adopted those measures which are envisaged by the
Convention even if the latter has not been ratified yet. There are
few remaining provisions that have to be transposed, in particular
those for the establishment of specialized bodies in combating
trafficking, for the resolution of any conflicts of jurisdiction, and for the
procedures of international criminal cooperation. In any case, the
Government intends to establish an inter-ministerial working group
to proceed with the ratification of the Convention.
68. With regard to the fight against the smuggling of migrants,
it should be noted that the draft law on ‘public security’,
currently under discussion at the Chamber of Deputies, foresees, at
article 42, the whole revision of article 12 of the Immigration Text
regarding the crime of abetment of smuggling of migrants. Concerning
the investigation proceedings, it will entail the release of a stay
permit for social protection, granted to the victim of exploitation
by criminal organizations since the victim can contribute to
acquiring useful elements of investigation in order to identify the
exploiters. It also deemed necessary to grant the victim the
possibility of familiar re-union, in order to avoid the risk of
blackmail and indirect blackmails to the victims’ relatives in the
countries of origin.
V. Foreign nationals’ forced returns and compliance with
the Rule 39 requests of the European Court of Human
Rights
69. The Government recalls that the domestic legal framework
ensures an effective system of legal safeguards and guarantees to
fully and extensively protect the fundamental rights of the
individual. Before affecting such rights, the Italian legal system
provides individuals with a wide range of protection means. No
arbitrary conduct against fundamental freedoms is allowed by the
domestic legal system. Nevertheless, the toughest task remains
balancing between opposite stances, between the abidance by
international obligations and the guarantee of the public order,
between public order and national security on one hand, and liberty,
on the other hand (to prevent criminal offences, affecting also
those fundamental rights that are enlisted in the relevant European
Convention, including the right to life, freedom from torture).
70. The Government also recalls its Document dated 21 July 2008,
by which it was already given extensive information about the
principle of non refoulement, the counter-terrorism measures and the
relevant general framework, the legal safeguards, the application of
the interim measures decided by the European Court, the loyal
cooperation by the Italian Authorities vis-à-vis the European Court,
specific individual cases as these were requested by the
Commissioner, and the overall evaluation of constitutional
principles underpinning the Italian action
71. As to the case under para. 96, namely E.S.B.K. Vs. Italy
(Application No. 246/07), the European Court has acknowledged by
verdict dated February 24, 2009 the assurances requested by Italy to
the Tunisian Government, by also stressing: “La Cour relève que
les autorités tunisiennes ont fait savoir que le requérant avait
reçu de nombreuses visites des membres de sa famille et de son
avocat tunisien. Ce dernier a précisé que son client n'avait pas
allégué avoir subi de mauvais traitements ce qui semble confirmé par
le rapport médical annexé aux assurances diplomatiques”.
72. As to the case under paras. 102-103 of the Report it should
be noted that in the last years (2005-2008) there have been over 29
provisional measures by the Court asking Italy not to expel
applicants. The Government, has, except in 3 cases, always complied
with the Court prescription. In one case (Hamidovic n. 31956/05) the
plaintiff, expelled by mistake, has been readmitted.
73. Concerning para. 108 of the Report, the Government underlines
that the pending cases have not yet found an indication of a
responsibility of the State. Italy does not intend to put at risk
the effectiveness of the European system for the protection of human
rights.
74. As to the case mentioned in para. 110 of the Report, the
Government wishes to recall the issue of the diplomatic assurances.
The European Court itself (see Saadi judgment) does not reject the
diplomatic assurances tout court, but those that are set in a
formal and generic way. Specifically, the Court reserves itself the
right to assess their suitability, on a case-by-case rule (See
(Saadi vs. Italy, application 37201/06, judgment 28/02/2008, § 130 -
“in order to determine whether there is a risk of ill-treatment, the
Court must examine the foreseeable consequences of sending the
applicant to the receiving country, bearing in mind the general
situation there and his personal circumstances”).
75. Concerning the case under para. 109 of the Report, the
Government notes that the European Court has asked the defending
state to provide diplomatic assurances. The European Court
jurisprudence states that in case of treatments contrary to Art. 3
of the Convention, the general situation must be assessed together
with the applicant’s own particular situation.
76. In conclusion, well-aware of the case-law of the European
Court, the Italian Government reiterates its firm position not to
endanger at all the effectiveness of the European system of human
rights protection. The Italian Government also reiterates its strong
commitment to cooperating fully and loyally with the Court, within
the European Convention framework, towards the most effective
protection framework of fundamental rights.
1 Pendant sa visite, le
Commissaire était accompagné de ses conseillers, MM. Nikolaos
Sitaropoulos et Stefano Montanari.
2 CommDH(2008)18, 28 juillet
2008,: www.coe.int/commissioner .
3 Voir Revue du droit
européen relatif à la non-discrimination, n° 6/7, octobre 2008,
p. 103, http://ec.europa.eu/employment_social/fundamental_rights/pdf/legnet/08lawrev6_7_en.pdf
.
4 La peine initiale d’une
durée maximale de trois ans d’emprisonnement a été réduite à une
amende de 6 000 euros ou à une peine de dix-huit mois
d’emprisonnement.
5 L'affaire serait
actuellement à nouveau pendante devant la Cour de Cassation à la
suite d’un recours des accusés.
6 Voir par exemple une série
de manifestations violentes contre des membres de ces groupes en
septembre et octobre 2008, événement rapporté dans le quotidien
Le Monde du 25/10/2008, p. 22, et dans Ansa,
actualités en anglais, communiqué de presse du 03/10/2008, 17:01,
www.ansa.it
.
7 Communiqué de presse
disponible sur le site : www.lepost.fr, 30/09/2008.
8 Voir Commission européenne,
Eurobaromètre spécial 296, juillet 2008 pp 7-8, http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/eb_special_en.htm
.
9 Voir Commission européenne,
Eurobaromètre spécial 296, Fiche pays – Italie, juillet 2008, http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/eb_special_en.htm
.
10 Voir Direction générale de
l’Education, de la Culture et du Patrimoine et de la Jeunesse et du
Sport (DG IV) du Conseil de l'Europe, www.coe.int/T/E/Cultural_Co-operation/education/Roma_children
.
11 Voir CERD (ONU),
Recommandation générale XXXI sur la discrimination raciale dans
l’administration et le fonctionnement du système de justice
pénale, 2005, disponible sur le site : www.ohchr.org .
12 Voir Point de vue du
Commissaire, « Pour mettre en œuvre les droits de l'homme, il
faut des plans d'action concrets et complets », 03/11/2008,
www.coe.int/t/commissioner/Viewpoints/081103_en.asp
.
13 Voir CERD (ONU),
Recommandation générale XXXI sur la discrimination raciale dans
l’administration et le fonctionnement du système de justice
pénale, 2005, paragraphe 5(i), disponible sur le
site : www.ohchr.org .
14 Disponible à
l’adresse : www.coe.int/T/E/human_rights/Ecri.
15 Voir Déclaration de l'ECRI
à l'occasion de l'EURO 2008 « Tous contre le racisme »,
13/05/2008, www.coe.int/T/E/human_rights/Ecri
.
16 Voir la réponse du Comité
des Ministres à la question écrite n° 549, 19/11/2008,
CM/Del/Dec(2008)1041 Vol. I, 21/11/2008, www.coe.int/t/cm.
17 Voir www.dosta.org.
18 Voir les commentaires de
l'Italie en annexe au mémorandum du Commissaire du 28/07/2008, www.coe.int/commissioner.
19 Document d'information
remis à la délégation LIBE du Parlement européen en visite en Italie
les 18 et 19 septembre 2008, Annexes I et II du projet de
rapport, novembre 2008, pp. 19-20.
20 Agence des droits
fondamentaux de l’Union européenne, Compte-rendu d’incidents.
Attaques violentes contre des Roms dans le quartier de Ponticelli, à
Naples, en Italie, 05/08/2008, http://fra.europa.eu/fraWebsite/attachments/Incid-Report-Italy-08_fr.pdf.
21 Disponible à l’adresse
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P6-TA-2008-0361+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR.
22 Disponible sur le site
www.garanteprivacy.it.
23 Adoptée le 20/02/2008,
www.coe.int/t/cm.
24 Comité consultatif de la
Convention-cadre pour la protection des minorités nationales,
Commentaire sur la participation effective des personnes
appartenant à des minorités nationales à la vie culturelle, sociale
et économique, ainsi qu’aux affaires publiques, 05/05/2008,
http://www.coe.int/t/dghl/monitoring/minorities/3_FCNMdocs/PDF_CommentaryParticipation_fr.pdf.
25 Voir le Digest de
jurisprudence du Comité européen des droits sociaux, disponible
à l’adresse www.coe.int/t/dghl/monitoring/socialcharter/Digest/DigestIndex_fr.asp.
26 Comité des droits
économiques, sociaux et culturels des Nations unies, The right to
adequate housing: forced evictions, General Comment 7,
20/05/1997, disponible à l’adresse http://www2.ohchr.org/french/bodies/cescr/index.htm.
27 Rapporteur spécial des
Nations unies sur le logement convenable, Principes de base et
directives concernant les expulsions et les déplacements liés au
développement, 05/02/2007, disponible à l’adresse http://www2.ohchr.org/english/issues/housing/docs/guidelines_fr.pdf.
28 Voir notamment le
paragraphe 2 du rapport explicatif de la Convention de 1981 du
Conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l'égard du
traitement automatisé des données à caractère personnel,
l’article 7 de la Directive 95/46/CE et l’arrêt Heinz Huber
contre Bundesrepublik Deutschland du 16/12/2008 de la Cour de
justice des Communautés européennes (Grande Chambre).
29 Voir Segerstedt-Wiberg
et autres c. Suède, arrêt du 06/06/2006, paragraphes 74-80, et
S. et Marper c. Royaume-Uni, arrêt du 04/12/2008 (Grande
Chambre), paragraphes 95-104.
30 Ce type de loi est adopté
dans des circonstances où le gouvernement considère l'adoption de
mesures d'urgence comme nécessaire. Ces lois sont systématiquement
soumises à l'approbation du Parlement dans un délai de 60 jours et
peuvent faire l'objet d'un examen par la Cour constitutionnelle.
31 Déclaration du
vice-président de la commission européenne Jacques Barrot sur le
« paquet sécurité italien », 23/09/2008, http://ec.europa.eu/commission_barroso/barrot/news/archives_2008_en.htm
.
32 Déclaration du
Vice-président de la Commission européenne Jacques Barrot sur le
« paquet sécurité italien », 23/09/2008, disponible à
l’adresse : http://ec.europa.eu/commission_barroso/barrot/news/archives_2008_en.htm.
33 Décret législatif
n° 160 du 03/10/2008, en vigueur depuis le 05/11/2008.
34 Décret législatif
n° 159 du 03/10/2008, en vigueur depuis le 05/11/2008.
35 Ces cas sont les
suivants : a) le demandeur d’asile a été hébergé dans des
centres d'accueil ouverts après avoir été arrêté afin d’éviter ou
d’essayer d’éviter les contrôles aux frontières ou immédiatement
après, ou après avoir été arrêté dans des conditions de séjour
irrégulier ; b) le demandeur d’asile est retenu dans un
« centre d’identification et d’expulsion » ; c) la
demande d’asile n’est pas recevable ; d) le demandeur d’asile a
quitté le centre d’accueil ou de rétention sans justification ;
e) la demande d’asile est manifestement infondée. Dans tous ces
cas-là, l’effet suspensif peut être octroyé par le tribunal
lorsqu’il existe des motifs sérieux et bien fondés. Le préfet peut
aussi délivrer à titre exceptionnel une autorisation de séjour pour
des raisons graves, personnelles ou de santé.
36 Voir texte à
l’adresse : http://conventions.coe.int/Treaty/en/Reports/Html/166.htm
.
37 Données du ministère de
l’Intérieur publiées dans Corriere della Serra, 15/01/2009,
p. 11.
38 HCR, communiqué de presse
du 09/01/2009, www.unhcr.org .
39 Le Monde,
31/12/2008, 14h45, www.lemonde.fr .
40 Ahmed Husssun et 4
autres, Req. n° 10171/05, Yasser Mohammed et un autre, Req. n°
10601/05, Mohamed Salem et 78 autres, Req. n° 11593/05, Kamal
Midawi, Req. n° 17165/05.
41 Communiqué de presse du
HCR du 23/01/2009, disponible sur le site : www.unhcr.org, communiqué de presse
d’ANSA du 21/01/2009, 15h02, www.ansa.it
.
42 Voir E. Rozzi, The
Situation of EU and non-EU Separated Children in Italy,
E-migrinter n° 2 2008, p.14,: www.mshs.univ-poitiers.fr/migrinter
.
43 Voir Save the children
Italie, Opportunities and Challenges for Social Intervention
Aimed at Migrant Minors, Rome, 2008, p. 8, disponible sur le
site : www.savethechildren.it
44 Voir E. Rozzi, The
Situation of EU and non-EU Separated Children in Italy,
E-migrinter n° 2 2008, pp.15-17, www.mshs.univ-poitiers.fr/migrinter .
45 Voir Save the
Children-Italie, Opportunities and Challenges for Social
Intervention Aimed at Migrant Minors, Rome, 2008, pp. 20-24,:
www.savethechildren.it.
46 Voir aussi Assemblée
parlementaire du Conseil de l'Europe, Résolution 1637 (2008), Les
« boat people » de l’Europe : arrivée par mer en Europe du Sud de
flux migratoires mixtes, http://assembly.coe.int .
47 Voir HCR, Asylum Levels
and Trends in Industrialized Countries, First Half 2008,
17/10/2008, p. 4, www.unhcr.org .
48 Communiqué de presse du
HCR du 09/01/2009, disponible à l’adresse : www.unhcr.org .
49 Disponible à
l’adresse : www.coe.int/t/cm .
50 Voir également le point de
vue du Commissaire, « Il est injuste de sanctionner pénalement
les migrations », 29/09/2008, disponible sur le site :
www.coe.int/t/commissioner/Viewpoints/080929_en.asp
51 Voir Z c. Finlande,
arrêt du 25/2/1997, paragraphe 95. Ce principe a été confirmé dans
l'arrêt L.L. c. France du 10/10/2006 et réitéré dans
l’arrêt I c. Finlande, du 17/07/2008.
52 Voir en particulier le
paragraphe 34 : « Les Etats sont en particulier liés par
l'obligation de respecter le droit à la santé, notamment en
s'abstenant de refuser ou d'amoindrir l'égalité d'accès de toutes
les personnes, dont les détenus, les membres de minorités, les
demandeurs d'asile et les immigrants en situation irrégulière, aux
soins de santé prophylactiques, thérapeutiques et palliatifs, en
s'abstenant d'ériger en politique d'Etat l'application de mesures
discriminatoires… », disponible à l’adresse : http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/(symbol)/E.C.12.2000.4.Fr?OpenDocument.
53 Voir http://conventions.coe.int/Treaty/Commun/ListeTraites.asp?CM=8&CL=FRE
54 Adoptée le 12/07/2007,
disponible à l'adresse : www.coe.int/t/cm.
55 Amnesty International,
Rapport 2008, Londres, 2008, entrée sur l’Italie, p. 170,
Amnesty International, Au nom de la sécurité : Atteintes aux
droits humains en Tunisie, Londres, 23/06/2008, pp. 30-31,
disponible sur le site : www.amnesty.org
56 La personne expulsée
aurait été jugée par un tribunal militaire à Tunis en juillet 2008,
Amnesty International, Au nom de la sécurité : Atteintes aux
droits humains en Tunisie, Londres, 23/06/2008, p.29, www.amnesty.org
57 Ben Khemais c.
Italie, arrêt du 24/02/2009, paragraphe 64.
58 Ibid. paragraphes 86 et
88.
59 Voir affaire Hamidovic
c. Italie, Requête n° 31956/05, pendante devant la Cour.
60 Les numéros des requêtes
et les noms des requérants sont les suivants : 246/07 (Ben
Khemais), 37336/06 (Soltana), 11549/05 (Darraji), 46792/06
(Bouyahia), 2638/07 (Abdelhedi), 37257/06 (O.), 38128/06 (Ben
Salah), 44006/06 (C.B.Z.), 16201/07 (Hamraoui), 12584/07 (Sellem),
44448/08 (Drissi), 50163/08 (Trabelsi). Dans toutes ces affaires,
des demandes au titre de l’Article 39 auraient été faites par la
Cour et l’Italie les a respectées dans tous les cas à l’exception
des affaires Ben Khemais et Trabelsi.
61 Voir également Commissaire
aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Rapport sur sa
visite en Suède (21-23 avril 2003), CommDH(2004)13, paragraphe
19, et Rapport sur sa visite au Royaume-Uni (4-12 novembre 2004),
CommDH(2005)6, paragraphes 28-30, disponibles sur le
site : www.coe.int/t/commissioner
.
62 Affirmation de la Cour
dans son arrêt rendu en l'affaire Ryabikin c. Russie,
19/06/2008.
63 Voir également Grande
Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme, arrêt rendu en
l'affaire Saadi c. Italie 28/02/2008, paragraphe 147.
64 Disponibles à
l’adresse : www.coe.int/t/cm.
65 Voir, notamment, Cour
européenne des droits de l'homme, arrêt rendu en l'affaire
Ryabikin c. Russie, précité, paragraphe 119 et Comité des
Ministres, Vingt Principes directeurs sur le retour forcé,
précité, principe n° 20 et son commentaire.
66 Disponibles à
l’adresse : www.coe.int/t/cm .
67 Voir Mamatkulov et
Askarov c. Turquie, arrêt de la Grande Chambre du
04/02/2005 ; Olaechea Cahuas c. Espagne, arrêt du
10/08/2006.